Smote Reverser

Chronique

Merci John Dwyer. Qu’il soit Thee Oh Sees, OCS ou Oh Sees, peu importe. Le Californien à la langue bien pendue sort de son génie prolixe le frénétique Smote Reverser. Un an, presque pile, après le plus raisonnable ORC. La mue n’a pas tardé, la bête s’est transformée en monstre apocalyptique pour une pochette bien douteuse. Ne vous y trompez pas : Oh Sees n’a pas viré metal. Non, Smote Reverser construit une messe sauvage de rock psyché, garage, rock progressif, stoner et noise avec basse lourde et section rythmique bien tendue. Mais pas que. Entre les déferlements heavy d’Overthrown, ses guitares et sa batterie folles, l’incursion jazz-funk 70’s de l’improvisation de douze minutes Anthemic Aggressor, les virtuoses acolytes de Dwyer savent aménager de jolis cauchemars ouatés. Comme l’excellent Moon Bog et ses chuchotis inquiétants ("I lie, moon light, hoof beat, asleep, black dream, retreat, dawn creeps asleep"). La fausse ballade Last Peace qui laisse place, passé trois minutes, à une progression de guitares saturées pour trip cosmique. Ou encore l'instrumental Flies Bump Against the Glass et sa palette d'effets. Rien à jeter dans ce 21e album où Dwyer évolue entre construction et déflagration, volupté et cataclysme. Et qu'il faudra voir se sublimer entre quatre murs. © Charlotte Saintoin/Qobuz