Milkteeth

Chronique

Erased Tapes n’est pas seulement la tanière de Nils Frahm, Ólafur Arnalds et des cadors du néoclassique. Le label londonien abrite aussi des ovnis comme Douglas Dare. Signé depuis sept ans, le songwriter britannique est un peu leur troubadour atypique. Une sorte de folkeux qui errerait dans un décor de fin du monde… Passant de sa guitare à son piano, Dare traîne sa mélancolie grâce aussi à une autoharpe, qu’on peut voir entre ses mains sur la pochette de Milkteeth. Produit par Mike Lindsay des groupes Tunng et LUMP, qui rend l’ensemble très contemporain, ce troisième album propose une introspection encore plus poussée qu’à l’accoutumée, mais pas solennelle pour autant, même lorsqu’il évoque son coming out ou la solitude de son enfance. On est encore plus touché par cette mise à nu lorsqu'elle est ponctuée de quelques notes de piano d’une rare justesse, comme un nuage néoclassique qui colle bien à l’identité Erased Tapes. Viscéralement folk dans son ADN (comme James Blake finalement ?), Milkteeth peut parfois paraître un brin austère. Mais en se concentrant sur chaque détail, on tombe vite sous le charme d’une œuvre de l’intime assez universelle. © Marc Zisman/Qobuz