Happiness

Hurts

Paru le 6/09/10 chez RCA Records Label
Artistes principaux : Hurts
Genre : Pop/Rock

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Il est bien étrange d’appeler son album Happiness quand on se nomme Hurts, à moins d’être particulièrement féru de contrastes. Cela tombe bien, c’est tout à fait le genre d’Adam Anderson (claviériste) et Theo Hutchcraft (chanteur), qui forment donc ce nouveau duo débarqué d’Angleterre. De Manchester, plus précisément, ce qui donne droit à en attendre le meilleur. Or, ce que soulève Happiness chez l’auditeur est tout aussi ambivalent que ses élégants auteurs…

Car cet album en fait trop : trop de sentiments, trop de ruptures annoncées, vécues, passées, trop de larmes, trop d’esthétisme… Trop de pose. D’autant plus que le genre musical ici cuisiné et réchauffé au micro-ondes, la pop cérébrale des années 80, n’atteint pas une seule seconde le charisme des Duran Duran et autres OMD. « Silver Lining » et sa grandiloquence affectée, le caricatural « Stay » et ses chœurs improbables, tout est prompt à taper sur les nerfs.

Seulement voilà, ce qui fait tout le charme de Hurts se situe précisément dans ce maniérisme conscient, farouchement volontaire, presque vécu comme une performance. Pleurant sur des rythmes poussifs, suppliant sur des violons synthétiques et empêchant chaque morceau d’atteindre un seuil d’originalité et, donc, de liberté, Hurts offre cependant une dimension réellement émotionnelle à son album. Le tube « Wonderful Life » en est bien un, et parvient à s’incruster en tête… L’efficace « Sunday », plus entrainant que le reste de l’album, le fait rentrer dans la danse, et son public aussi.

En les écoutant, on replonge dans la nostalgie des ballades mélancoliques, voire larmoyantes, des années 80. Quelque part, c’est réconfortant… du moins confortable. Et comment rester insensible au pathos non feint de ballades telles que « Unspoken » ou de « The Water » ? Cette dernière cache d’ailleurs une autre chanson singulièrement authentique et pas si éloignée que Tom Waits…

Enfin, s’offrir Kylie Minogue sur « Devotion » où elle tient à merveille son rôle d’invitée de luxe, il fallait le faire. Hurts l’a fait sans vergogne, et plutôt bien. La preuve : l’album connaît un accueil bienveillant, voire chaleureux, dans toute l’Europe… On aime ou en déteste, ou les deux à la fois, mais peut-on vraiment rester indifférent à Hurts ? Définitivement, ces deux-là ont bien trouvé leur nom.

©Copyright Music Story 2017

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Silver Lining

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