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William Steinberg

Né le 1er août 1899 à Cologne et décédé à New York le 16 mai 1978, le chef d’orchestre allemand William Steinberg (né Hans Wilhelm Steinberg) montre un talent précoce pour le piano et le violon dont il apprend à jouer au sein de sa famille. Egalement doué pour la composition, il réalise une mise en musique pour chœur d’un poème tiré des Métamorphoses d’Ovide, et la dirige à son école du haut de ses 13 ans. Puis il entre au Conservatoire de Cologne (qui deviendra plus tard la « Musikhochschule ») dans la classe de piano de Lazzaro Uzielli, un élève de Clara Schumann, et travaille la direction d’orchestre avec Hermann Abendroth (« L’autre Furtwängler »). Il en sort diplômé en se distinguant par le Wüllner Prize (direction d’orchestre) qu’il remporte en 1919.



William Steinberg est alors immédiatement engagé par Otto Klemperer comme second violon dans l’Orchestre de l’Opéra de Cologne, poste dont il est démis pour indiscipline parce qu’il utilise ses propres coups d’archet. Mais Klemperer lui propose mieux en devenant son assistant, lui donnant même en 1922 l’opportunité de diriger La Juive de Fromental Halévy. Quand disparaît Klemperer en 1924, il est nommé l’année suivante chef principal de l’orchestre qu’il laisse un an plus tard pour le Théâtre allemand de Prague où il restera quatre ans ; en 1929, il quitte Prague pour Francfort, étant nommé Generalmusikdirektor de l’Opéra, où il fera représenter plusieurs opéras modernes dont Von heute auf morgen d’Arnold Schönberg (il en dirige la première) et Wozzeck d’Alban Berg.



Mais en raison de son origine juive, le Troisième Reich le relève de ses fonctions en 1933. Selon le petit-fils du compositeur Ernst Toch (dont la musique est qualifiée de « dégénérée » par le régime hitlérien), William Steinberg était en train de répéter à Cologne l’opéra Der Fächer (L’éventail) de son grand-père lorsque des nazis ont fait irruption dans la salle et lui ont arraché la baguette de sa main. Steinberg se replie alors sur la Ligue pour la culture juive dont il dirige les concerts (uniquement destinés au public juif) à Francfort et Berlin, jusqu’en 1936 ; après avoir épousé Lotte Stern à Francfort en 1934, il quitte son pays pour la Palestine (aujourd’hui Israël) où il fonde avec Bronisław Huberman l’Orchestre symphonique de Palestine qui deviendra l’Orchestre philharmonique d’Israël.



Profondément touché par le sort des juifs en Allemagne, il accepte à la demande de Bronisław Huberman de diriger le concert inaugural de la formation palestinienne le 26 décembre 1936. Toscanini est à ce point emballé par le travail de mise au point de l’orchestre réalisé par William Steinberg qu’il le prend comme chef assistant pour la préparation des retransmissions radiophoniques de l’Orchestre symphonique de la NBC à New York dont il est le directeur musical depuis 1937. En 1938, William Steinberg émigre aux Etats-Unis. Il dirigera un grand nombre de concerts avec l’orchestre de la NBC jusqu’en 1944, année où il adopte la nationalité américaine.



On le verra directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Buffalo, de l'Orchestre symphonique de Pittsburgh (où certaines de ses apparitions particulièrement remarquées lui permettront de décrocher un contrat avec Capitol Records), de l’Orchestre Philharmonique de Londres (dont il démissionne en 1960 en raison d’un problème avec son bras dû à un surcroît de travail) et de l'Orchestre philharmonique de New York. Puis il est nommé à la tête du prestigieux Orchestre Symphonique de Boston dont il sera le chef de 1969 à 1972.



Parmi les compositeurs de son vaste répertoire, Beethoven, Bruckner, Mahler, Strauss et Wagner lui ont particulièrement attiré l’admiration du public. Mais Steinberg excelle aussi comme interprète de compositeurs modernes. Il y a Holst — dont il laisse un enregistrement fabuleux des Planètes pour Deutsche Grammophon —, et Gershwin auquel il consacre plusieurs enregistrements (fait assez rare pour un chef européen). Outre son affinité avec la musique d’Elgar et de Vaughan Williams, il s’est fait également le champion d’importantes créations de Webern (Six pièces pour orchestre, op. 6), Bartók, Berg, Bloch, Britten, Copland, Harris, Honegger, Milhaud, Stravinski, Villa-Lobos…



Dans le sillage de Toscanini, William Steinberg livre des interprétations simples mais expressives, toujours d’un goût sûr et d’une grande fidélité à la partition qu’il caractérisait lui-même en ses termes imagés : « Il faut toujours respecter le caractère de la musique et ne jamais essayer de faire pousser une végétation luxuriante dans un jardin à l’anglaise bien tempéré ». Partisan d’une gestique sobre, dans la pure ligne de son approche musicale, il n’hésite pas à déclarer que plus il voit gesticuler ses collègues, plus il reste calme. Il lui tardait de devenir un chef d’orchestre de 70 ans pour enfin savoir ce qu’il faisait... Certes, il les a atteints mais c'est déjà a 74 ans, en 1974, qu'il fait sa dernière apparition sur scène, puis décède à 79 ans.



Qobuz, 12/2013

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