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Baba Ali

Pour Baba Ali, les frontières sont faites pour être brisées. Si, à 31 ans, son premier album Memory Device (Qobuzissime) sonne années 80 – par excellence décennie de multiplication des transferts culturels –, c’est peut-être par un compromis instinctif. Celui de vouloir allier son héritage nigérian et l’afrobeat de Femi Kuti – un proche de sa famille – à l’effervescence de la scène hip-hop new-yorkaise de son adolescence, à deux pas de son New Jersey natal. Ou encore d’envisager si proche la ferveur de la scène techno berlinoise – au sein laquelle il fut un temps immergé – et l’esprit punk ou la placidité new wave qui caractérisent le son de Londres. Pourquoi choisir un sentier quand on envisage la culture comme un assemblage de carrefours, pourquoi cloisonner quand on sait la musique impalpable et volatile ? Liberté, instinct et expérimentation sont les maîtres mots de Babatunde Teemituoyo Doherty qui partagea les bancs de l’université avec un autre électron libre, un certain Nicolas Jaar. C’est par l’intermédiaire de ce dernier qu’intervient la première signature (Wolf + Lamb) du duo que forment alors Baba Ali et Jules Lafayette-Terry Randolph, Voices Of Black.


Malgré des productions saluées par la critique, le projet s’achève en 2013. Après quelques années passées à Harlem à travailler dans le domaine de l’art, l’envie de créer se fait de nouveau ressentir chez Baba Ali, qui s’installe alors à Londres. Propice à l’épanouissement musical, ce nouveau port d’attache sera une expérience qui complexifiera sa conception des notions de culture et d’identité : « Londres a eu un effet énorme sur moi parce qu’elle a élargi ma compréhension de ce que l’identité noire pouvait être. Voir mes cousins britanniques dans un contexte totalement différent – écouter du grime, s’habiller et parler d’une certaine manière – était radicalement à l’opposé de tout ce que j’avais connu auparavant, mais [c’était] tellement fascinant… Par conséquent, j’ai toujours eu l’idée que la scène musicale britannique était vraiment avant-gardiste et ouverte à l’expérimentation. »


Après son premier EP en solo, Nomad, il commence à travailler avec le guitariste britannique Nik Balchin. Pour la production du très éclectique This House, sorti en février 2020,le duo est épaulé par Jamie Hince (The Kills). Les périodes de confinements qui suivirent furent en fait propices à Baba Ali pour imaginer des œuvres plus longues et cohérentes, à l’instar de la mixtape Rethinking Sensual Pleasure, écrite alors que le duo était bloqué par les mesures sanitaires dans le New Jersey chez les parents du chanteur. Il n’en fallait pas plus pour entamer quelques mois plus tard la production d’un premier album Memory Device, tout en synthétiseurs et accents rétros, une atmosphère à laquelle la présence d’Al Doyle (Hot Chip, LCD Soundsystem) pour l’enregistrement n’est pas complètement étrangère. Si le rendu peut de prime abord paraître coloré et acidulé, se plonger plus profondément dans l’écoute révèle bien des teintes de mélancolie infusées dans cet emballage dance/rock euphorique que Baba Ali envisage finalement comme cathartique : « Il ne s’agit pas d’essayer d’alourdir la vie des gens en leur montrant à quel point elle peut être dure, ou à quel point le monde est parfois merdique. Il s’agit de partager un moment en commun où l’on peut tous se reconnaître et dont on peut s’occuper ensemble. C’est presque thérapeutique. » © Alexander Fay – Août 2021/Qobuz

Discographie

18 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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