PHOENIX

Chronique

Après Melody Nelson, voici Lily Mercier ? Dans la famille des albums concept qui tournent autour d’un personnage féminin énigmatique, Émilie Simon publie Phoenix. Elle incarne donc Lily Mercier, un vampire qui part à la recherche de ses meurtriers et des causes de sa mort.  Quelque part entre le vigilante movie féministe, la comédie musicale electro-pop et le conte gothique, Phoenix est composé de six titres qui démontrent encore une fois tout le talent d’Émilie Simon pour créer des ambiances musicales passionnantes et atypiques. Après un Mon palais qui introduit le récit avec de beaux arpèges au synthé, elle nous offre un Karma jouissif, qui brosse le portrait d’une Lily Mercier prête à en découdre. Puis l’atmosphère devient à la fois sombre et mélancolique dans L’Origine des mots et surtout le magnifique Pardonner. Le premier disque de ce double album se termine avec Le Temps est trompeur, une chanson en forme d’épilogue, qui dépeint une Lily Mercier devenant « héroïne de sa propre existence » après avoir été une « victime sans défense ». Le second disque comprend cette même histoire racontée sous forme de conte fantastique par Émilie Simon. On retrouve aussi les chansons du premier disque, dans des arrangements plus éthérés. Phoenix est un projet transmedia puisque le disque est accompagné d’un court métrage réalisé par Emily Simon elle-même et disponible sur Youtube. © Nicolas Magenham/Qobuz