One Kind Favor (Deluxe)

B.B. King

Paru le 1/01/08 chez Geffen
Artistes principaux : B.B. King
Genre : Blues

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Riley B. King nous fait donc le coup de la bonne bouteille un peu poussiéreuse, mais soigneusement dissimulée au fond du chais, et on en est bien content. On s’était résolu à ce qu’à quatre-vingt trois ans, il retrouve Indianola, le Delta du Mississippi, et un rocking chair sur le perron, pour siroter son sirop d’orgeat, et s’éventer avec ses légendaires et gigantesques mouchoirs à carreaux.

Mais si le blues ne meurt jamais, B.B. King, quant à lui, est immortel. Alors, lorsque le gamin, là, ce T Bone Burnett à peine sexagénaire, est venu, avec son drôle d’accent du Missouri, lui proposer d’enregistrer quelque chose comme son cent unième album (on les a comptés), le roi du blues a posé quelques conditions. Tout d’abord, de pouvoir faire, pendant les pauses, la sieste sous le soleil californien : l’album a donc été enregistré à Los Angeles.

Ensuite, le maître a requis à ses côtés des gens identifiés, respectueux, et efficients : le néo-orléanais Dr. John a débarqué avec ses gris-gris et son piano, le batteur Jim Keltner s’est souvenu qu’en 1971, il avait accompagné le patron à Londres. Quant au bassiste Nathan East, il s’est dit que ce serait forcément plus décontracté qu’avec Dionne Warwick, ou Johnny Mathis, auxquels il a servi, il y a quelques décennies, de rythmique. Ultime exigence : le plus célèbre chanteur et guitariste de blues encore en activité a souhaité visiter des titres des années cinquante, bien connus de ses dix doigts. Défilent ainsi des partitions signées Blind Lemon Jefferson, Big Bill Broonzy, John Lee Hooker ou T-Bone Walker.

Et, par voie de conséquence, One Kind Favor, dernier album (en date, simplement, tout du moins on l’espère), du King (le seul, le vrai), fleure bon un blues simple, chaleureux, et sans affèteries. Avec la délicieuse sensation de se voir délivrer de bonnes nouvelles du grand-père, qui s’y entend comme jamais pour faire taper du pied, ou claquer des doigts, on goûte cette musique hédoniste (il chante merveilleusement, et joue élégamment de sa légendaire guitare Lucille, mais jamais en même temps), comme on déplierait de vieilles dentelles charmantes. Et dire que le Massachusetts vient d’ouvrir un musée B.B. King ! Cela, un musée ?

©Copyright Music Story 2015

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