Esprit De Four

Chronique

On ne change pas une formule qui gagne et en cela, le supergroupe Fourplay aurait bien tort de le faire puisqu'il demeure l'ensemble à plus grand succès de l'histoire du jazz, prise par le biais des chiffres de vente. Le groupe mené par le pianiste Bob James a beau changer de guitariste (Chuck Loeb est le troisième depuis les départs de Lee Ritenour et de Larry Carlton), cette péripétie n'affecte pas sa popularité ni ne chamboule le style toujours aussi cool dans Let's Touch The Sky de 2010 que dans ce douzième opus Esprit de Four.

Introduit par un « Fireflies » que l'on jurerait sorti d'un album jazz-rock des années 1970 avec son onomatopée mélodique, la basse fretless de Nathan East et ce clavier cristallin, Esprit de Four annonce la couleur d'un jazz ternaire rythmé par les syncopes apétissantes d'Harvey Mason mais nullement déstabilisant pour l'habitué. C'est même plutôt un cru acceptable pour le quatuor qui s'est parfois fourvoyé dans la facilité ou la démonstration peu inspirée.

À ce titre, « Sonnymoon » passera vite son chemin pour savourer la progression au piano de la ballade « Put Our Hearts Together », relancée par la guitare de Chuck Loeb et de son joli toucher. Ce thème écrit par la fille du leader, Hilary James, est repris à la fin dans une version chantée par la Japonaise. Autre morceau vocal de rigueur, « All I Wanna Do » amorce la descente en territoire smooth jazz teinté de soul. L'album perd alors de son intérêt mais sa lisibilité lui assure une carrière confortable.

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