Emika (Bonus Track Version)

Chronique

Cette Anglaise d’origine tchèque a tout pour plaire sur le papier : talentueuse (le label Ninja Tune l’avait repérée bien avant de la signer), jolie (ce qui ne gâche rien) et un caractère bien trempée. Après la sortie d’un single, « Drop the Other », et d’un maxi en 2010, Emika était attendue au tournant pour ce premier opus, signé donc sur cet inénarrable label, écurie qui a su graver ses lettres de noblesse en sortant la crème de l’electro et du hip hop indépendant de ces dernières années.

Et ce premier album ne trahit pas ce que laissait présager les rumeurs : Emika est une sorte de fée electro, nourrie aussi bien au dubstep qu’au trip hop, aux messes noires qu’aux rêves electro pop les plus chatoyants. Le rugueux « 3 Hours », morceau épique et hypnotique, laisse entrevoir l’univers noir brillant d’Emika, avec ses basses gonflées à bloc et ses gimmicks entêtants, voire angoissants. Le tour de force d’Emika réside d'ailleurs essentiellement dans cette faculté à créer une musique aussi anxiogène que dansante. « Drop the Other », « Be My Guest » ou encore « Double Edge » sont tout bonnement galvanisants. Et confèrent à cette Emika une aura à la Lady Gaga haut de gamme, qui serait passée du côté obscur de la force.

À ce titre, ce premier album est une petite perle noire, une perle qui comporte quelques petites irrégularités certes, quelques légères fissures. C’est aussi ce qui la rend belle et précieuse.

©Copyright Music Story Arnaud De Vaubicourt 2015