Doldrums

Chronique

Certes Doldrums est moins dépouillé que Ouest, le premier album de Jason Edwards, mais les deux disques sont bien le reflet du même talent comme des même limites.

Le style atmosphérique, détaché, personnel, brumeux, pratiqué par Jason Edwards est parmi les expressions musicales les plus difficiles à dompter. Ce que la musique perd en brillance et en esbrouffe, elle doit le retrouver en écriture et en interprétation. Malgré un talent évident, Jason Edwards s'échine à courir après une volonté artistique un poil surdimensionée.

Le plus intéressant dans Doldrums ce sont surtout les percussions et les cuivres qui surgissent au détour d'une mélodie, qui viennent gonfler un morceau, c'est vrai en particulier sur « John Brown ». Ce n'est pas un hasard si  « 0o » s'est retrouvé single de la semaine sur le iTunes français,  « 0o » est l'un des titres les plus immédiats, les plus basiquement folk, de l'album.

Jason Edwards excelle à créer des ambiances, ses compositions restent par contre bien en dessous d'un Bon Iver ou d'un Syd Matters. De titre en titre, Doldrums tourne un peu en rond, avec des références parfois trop évidentes, Leonard Cohen aurait pu écrire « We Were All Aglow », Jason Edwards s'est engagé sur une voie difficile, il lui faut franchir bien des cols et l'ascension promet d'être ardue.



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