Cobra

Chronique

François Club est l’un des grands talents du rock progressif et de la variété synthétique des années 2010. Il a notamment accompagné le groupe Aquaserge en tournée durant trois ans, tout en peaufinant son projet solo. Malgré ce background pop-rock, le concept de ce premier album solo intitulé Cobra fait plutôt référence à la musique classique, en particulier aux Tableaux d’une exposition de Moussorgski. Si le compositeur russe a fondé sa musique sur des dessins et aquarelles de Victor Hartmann, François Club a quant à lui conçu son opus comme un périple halluciné dans le monde des clubs et dancings. Avec sa voix à la fois douce et blanche, il décortique le jeu de séduction à l’œuvre dans ces lieux scintillants mais parfois sombres – depuis les atours de la diva apprêtée (Diva) jusqu’aux errances de la masculinité (Ecce Homo).

Au fil des morceaux, François Club dessine des caractères, des saynètes et des sentiments que l’on peut croiser dans les clubs, mais dont l’universalité va finalement bien au-delà de ce cadre précis. Tout comme dans Il Vecchio Castello de Moussorgski, c’est le saxophone qui sert de fil rouge à ce récit, lequel infuse ses volutes au milieu d’une myriade de synthétiseurs. Enfin, son projet a beau être solo, François Club s’entoure d’une multitude d’amis/collaborateurs, de Pieuvre à Pascale Borel, en passant par Adrien Soleiman, Dominic Vanchesteing et Julia Jean Baptiste… Car le monde de la nuit n’est-il pas fait de rencontres en tous genres ? ©Nicolas Magenham/Qobuz