Adelaide Town Hall

Chronique

Singulier personnage que le compositeur britannique Gavin Bryars (* 1943) : il commença sa carrière comme bassiste de jazz, puis s’orienta vers la composition « classique » en allant étudier avec John Cage et Morton Feldman, tout en s’intéressant de très près aux minimalistes, ce dès les années 70. C’est également au cours de ces années qu’il est membre du Collège de ‘Pataphysique (l’apostrophe n’est pas une coquille : elle fait partie du nom de cette digne et légèrement irrévérencieuse nébuleuse), puis en devient Satrape – l’honneur suprême – dans la lignée de Duchamp, Eco, Man Ray, Queneau, Vian, Prévert, Ionesco mais aussi les Marx Brothers, à la chaire de Holmsologie Musicale & Hyponoïa ; ce qui donnera à l’auditeur la mesure et l’étendue humaine du personnage. On doit à Bryars plusieurs opéras, parmi lesquels G (d’après la vie de Johannes Gensfleisch, plus connu sous le nom de Gutenberg) dont on pourra ici entendre deux passages représentatifs. C’est le compositeur lui-même qui dirige l’Orchestre d’Adelaide en Australie, pour ses propres ouvrages ainsi que pour la pièce de Pärt Si Bach avait été apiculteur, l’un de ses premiers essais (1976) dans le domaine du tintinnabulum. L’album débute avec un ample Lento du Britannique Howard Skempton (* 1947), dans une certaine mouvance minimaliste lui-même, tendance Satie… © SM/Qobuz