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Charles Munch

Charles Munch (1891-1968) naquit Charles Münch à Strasbourg, qui était alors en Allemagne. C’est d’ailleurs comme soldat allemand qu’il fit la Première guerre… mais dès le Traité de Versailles de 1919, il adopta la nationalité française et ôta le tréma germanique de son nom. C’est en tant que violoniste français – premier violon solo même – qu’il fait ses premières armes à l’orchestre municipal de Strasbourg, sous la direction de Ropartz, avant de prendre ce même poste au Gewandhaus de Leipzig, en particulier pendant que Furtwängler en était le directeur musical : une rencontre évidemment fondatrice du style de direction de Münch. De retour à Paris en 1932, il profite de la fortune de son épouse – héritière de l’un des fondateurs d’un célébrissime empire agroalimentaire suisse – pour louer l’orchestre de Walter Straram et une salle (une méthode qu’utilisera aussi Thomas Beecham !) pour faire ses grands débuts à Paris. Fortune ou pas, Munch sut immédiatement s’imposer comme un chef d’envergure et les orchestres français s’empressèrent de l’engager, en particulier la Société des Concerts du Conservatoire – l’ancêtre de l’Orchestre de Paris dont Munch présida à la fondation en 1967. Préférant rester en France lors de la Seconde guerre et l’Occupation, Munch résista à sa manière : pas de compositeurs allemands contemporains, protection de ses musiciens devant la Gestapo, soutien discret mais fervent à la Résistance, des actions qui lui valurent de n’être jamais inquiété après la Guerre, bien au contraire.

En 1946, Munch fit ses débuts à Boston, qui l’engagea ensuite comme Directeur musical de 1949 à 1962. Le chef instaura une ample politique de tournées nationales et internationales, d’invitations de chefs venus de la planète entière, des concerts radiophoniques, le tout dans une atmosphère de travail bon enfant – mais ô combien efficace – qui tranchait avec la dictature musicale imposée par son prédécesseur Koussevitzky. La musique française fit sa grande entrée au répertoire de l’orchestre : Debussy, Ravel et Berlioz en tout premier plan, et tous les autres dans la foulée. Munch retourna en France en 1963, présida à la fondation de l’Orchestre de Paris en 1967, mais s’éteignit l’année suivante à l’âge de soixante dix-sept ans, laissant derrière lui une discographie faramineuse à la tête de l’Orchestre de Boston bien sûr – l’écrasante majorité de ses enregistrements –, mais aussi l’Orchestre National de l’ORTF qu’il dirigea très souvent après son retour en France, l’Orchestre de Philadelphie, le Concertgebouw, la Philharmonie Tchèque, l’Orchestre des Concerts du Conservatoire pour les plus anciens, la Radio bavaroise, l’Orchestre de Chicago, le London Philharmonic et le Royal Philharmonic, le New York Philharmonic, l’Orchestre de Paris (hélas bien peu…), et la liste se poursuit un peu partout à travers le monde.

Quant à son répertoire, il était bien défini : en dehors du tiercé français Debussy-Ravel-Berlioz déjà mentionné, il couvrait tous les grands classiques, de Bach à Wagner (avec bien plus de Beethoven que de Mozart ou Haydn), et nombre de contemporains soigneusement choisis selon ses affinités : Honegger, Dutilleux, Schmitt, Prokofiev, Ibert, Milhaud, Poulenc, mais aussi des compositeurs états-uniens tels que Barber ou Piston... Pas le moindre Schönberg, Berg, Webern, pas non plus (plus singulier) de Chostakovitch, presque rien de Mahler hormis quelques Lieder, seulement la Septième de Bruckner, un strict minimum de Stravinski – Jeu de cartes et Requiem Canticles –, un choix précis de Richard Strauss (les lieder, Don Juan, Don Quixote, Ein Heldenleben, Till Eulenspiegel, Mort et transfiguration). Quant à la liste des solistes qu’il dirigea, elle se lit comme le Gotha des grands de son époque : Heifetz, Oistrakh, Poulenc en personne, Souzay, Benny Goodman, Piatigorsky, Maureen Forrester, Richter, Szeryng, Navarra, Cortot, Marguerite Long, Jacques Thibaud, Jacques Février, Haskil, Perlemuter, Arrau, Francescatti, Menuhin, Serkin, Fournier, Rubinstein…

Par contre, pas le moindre opéra. Non pas que Munch évitait le répertoire lyrique, puisqu’il a souvent dirigé des grandes scènes d’opéra en concert – Wagner et Berlioz en tête – mais sa conception de la musique se serait sans doute fort mal accommodée des impératifs souvent très anti-musicaux d’une mise en scène et d’un plateau. © SM/Qobuz

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