Zeroes QC

Chronique

Paru fin 2010, Zeroes QC est très certainement l’une des meilleures surprises de l’année 2011 dans le paysage du rock alternatif venu de l’autre côté de l’Atlantique. Du Québec plus précisément.

Produit par Jace Lasek (The Besnard Lakes), ce premier opus est un beau moment de noirceur énergique, tendue, où les guitares abrasives tutoient sans aucun complexe des beats electro et une batterie réglée au millimètre. Le disque s’ouvre d’ailleurs sur « Armed For Peace », titre paranoïaque et fébrile, qui oscille entre rock sauvageon et arrangements électroniques rugueux. Puis l’anguleux « Gaze » fait ressortir les effluves d’un shoegazing lancinant, et l’hypnotisant « Arena », qui commence presque comme de la techno, se poursuit en se déstructurant peu à peu, laissant libre cours aux divagations minutieuses de Suuns, qui prend un malin plaisir à gonfler nos tripes comme il arrondit sa basse lourde et puissante.

Les quatre Montréalais savent aussi se faire plus « poppy », comme sur « PVC », un morceau presque dansant, qui rappelle tout de même, à la fin, que le groupe n’est pas là pour rigoler, usant de dissonances à la maîtrise parfaite.
Rien n’est à jeter sur ce Zeroes QC, hormis peut-être « Marauder », dont les digressions post-rock académiques sont plus dispensables. On pense parfois à Clinic (surtout à l’album Internal Wrangler) sur ce disque, avec néanmoins la volonté de faire le pari que ces petits gars iront plus loin que leurs cousins anglais…Oui, c’est à ce point que la lumière noire de Suuns nous a aveuglés.
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