Romberg: Cello Concertos Nos. 1 & 5

Chronique

Contemporain, disons, de Cherubini, Bernhard Romberg (1767 – 1841) est l’illustration parfaite de la locution sic transit gloria mundi : jusqu’au début du XIXe siècle, il fut internationalement célèbre comme violoncelliste virtuose mais aussi comme compositeur. Hélas, si l’on ose dire, il eut la chance ou la malchance de vivre soixante-quatorze ans et d’assister à son propre déclin, autant comme instrumentiste que comme créateur. C’est qu’entre 1800 et 1840, beaucoup de choses ont changé sur ma scène musicale ! La Symphonie fantastique célébrait son dixième anniversaire, la Neuvième de Beethoven seize printemps, tandis que Romberg continua jusqu’au bout son chemin dans des styles plus conservateurs, disons postmozartiens. L’auditeur pourra se faire une idée de son évolution entre les Premier (milieu des années 1790) et Cinquième Concertos (1808) ici présentés sous les doigts de Davit Melkonyan, sachant par ailleurs que Romberg en a écrit une douzaine entre 1790 et 1825. Melkonyan, rappelons-le, est lauréat du Concours Bach de Leipzig, et s’est fait une spécialité des œuvres un peu négligées écrites entre la fin du XVIIIe siècle et l’époque romantique. Pour en finir avec Romberg : bêtise des bêtises, il aurait pu immortaliser son nom – autrement que par des méthodes de violoncelle que l’on utilise encore de nos jours – s’il avait accepté l’offre de Beethoven (avec qui il joua en quatuor à la tout fin du XVIIIe siècle) de lui écrire un concerto pour violoncelle, ce à quoi il aurait rétorqué qu’il préférait jouer ses propre œuvres… No comment, même si rien de tangible ne vient attester cette anecdote, mais se non è vero è ben trovato. © SM/Qobuz