Radulescu: Piano Sonatas & String Quartets, Vol. 1

Chronique

Le compositeur roumain (puis français) Horațiu Rădulescu fut l’un des principaux représentants de l’école spectrale roumaine, fort différente de celle, contemporaine, développée de France par Tristan Murail ou Gérard Grisey. Pour faire court, la musique spectrale à la roumaine emprunte largement ses bases au folklore national qui, justement, englobe des résonances harmoniques « spectrales », c’est-à-dire découlant des harmoniques naturels des corps résonants, là où l’école française semble plus tournée vers une analyse préalable d’ordre scientifique des phénomènes sonores. Les deux sonates pour piano de Rădulescu ici présentées par Stephen Clarke, la Deuxième being and non-being create each other de 1991 (apparemment, le titre est conçu en anglais d’emblée et sans majuscule aucune, signifiant à peu près être et non-être se créent l’un l’autre) et la Cinquième settle your dust, this is the primal identity de 203 (laissez retomber/se poser votre poussière, voici l’identité primaire), procèdent de ce principe, ainsi que le Cinquième quatuor – un ouvrage âpre et quasiment « primitif » dans les effets sonores – before the universe was born (avant la naissance de l’univers). L’auditeur devra se laisser emporter dans ce tourbillon inouï, dans le sens original du terme, inouï alors qui ce sont là des mises en notes de sons et de résonances parfaitement naturels. © SM/Qobuz