Father Creeper

Chronique

Spoek Mathambo fait sensation en 2010 avec son album Mshini Wam, à l'electro rap africain à la fois débridé et profond. Signé par le label Sub Pop, Spoek Mathambo fait un pas de côté avec Father Creeper.

Délaissant le rap, Spoek Mathambo chante sur certains titres, quittant une stature de puriste de la cause hip-hop qui lui seyait à merveille. A la place, Spoek Mathambo étire à l'extrême le spectre de son rap mutant, pour lui faire ingérer quelques soupçons de rap et de dance.

Certes, Spoek Mathambo n'a pas encore rejoint le son ultra-commercial de The Black Eyed Peas, mais le ver est dans le fruit. En est-on d'ailleurs si loin avec le dansant « Let Them Talk » qui hormis quelques breaks aurait pu séduire les radios ? Bien plus inventifs, « We Can Work » ou « Venison Fingers » partent dans de nombreuses directions, et finissent par être difficiles à suivre. 

Un peu trop survolté, Spoek Mathambo n'est finalement totalement convaincant que sur « Grave » qui pourrait s'être échappé du studio de Prince à Minneapolis. Father Creeper ressemble au jouet d'un gosse surdoué qui semble dire : "regardez tout ce que je sais faire". A trop vouloir éblouir, Spoek Mathambo risque surtout de s'aveugler lui-même.

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