100 Lovers

Chronique

Originaire de Denver (Colorado), le quartet DeVotchka (fille, en Russe) s’est fait depuis dix ans remarquer par son élégante synthèse pratiquée entre punk rock, musique balkanique et d’Amérique Centrale, son sens de l’à-propos (il a ouvert sur plusieurs dates d’importance pour Muse, et tourne régulièrement avec les bohémiens punks de Gogol Bordello), et par l’utilisation qui a été faite par le 7ème art de ses refrains (Little Miss Sunshine, I Love You Phillip Morris), voire de campagnes publicitaires hexagonales (Suez).

Á l’occasion de ce cinquième album, le combo a retrouvé les horizons dégagés de l’Arizona, et fait appel à Craig Schumacher, producteur apprécié entre autres au côté de Calexico. Les invités sont aussi distingués que retenus et élégants, de membres de Calexico, justement, à Mauro Refosco, percussionniste attitré de David Byrne ou de Thom Yorke. Pour le reste, la continuité dans la tradition permet au groupe d’utiliser pléthore d’instruments, du bouzouki au soubassophone, en passant par les plus traditionnels guitare et piano, et avec une nette prédilection pour l’accordéon.

Et de goûter à tout autant de rythmes, de la polka d’outre-Rhin aux déchirements des mariachis mexicains. Près d’une année de travail, et de nombreuses retraites dans un studio fiché en plein désert ont donc été nécessaires pour générer ces univers aussi étranges qu’inventés, et les musiques qui vont avec, entre flûtes à la sonorité triturée, et cordes languides. Triomphant mais retenu, le style de DeVotchka s’épanouit dans les douze thèmes de l’album, entre intensité digne et mélancolie.

100 Lovers déroule une inspiration sur grand écran, à fort pouvoir imaginatif, sur un registre volontairement souhaité comme romantique, et exotique. Des sons en illustrations d’images inventées, et des balades imaginaires, entre romances et émotions, menées de main de maestro par le chanteur, compositeur, multi-instrumentiste et leader Nick Urata : une réussite de l’inventivité.




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