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Elliott Carter

Né le 11 décembre 1908 à New York où il est mort le 5 novembre 2012 dans sa 104e année, le compositeur américain Elliott Carter grandit dans un milieu bourgeois très peu versé dans les arts. Il apprend le piano dès l'âge de dix ans et joue le répertoire classique et romantique sans attirance particulière. Carter s'intéresse davantage à toutes les autres formes de culture qui animent Greenwich Village alors en plein bouillonnement intellectuel et artistique. De 1920 à 1926, il étudie à la Horace Mann Hight School de New York dont il sortira diplômé, puis entre à l'Université de Harvard (dont il n'appréciera pas le conservatisme musical) pour y étudier la littérature anglaise, les langues et la musique.



En 1924, Elliott Carter rencontre Charles Ives qui devient un ami et un modèle ; il découvre avec lui la musique d'avant-garde à travers Ruggles, Varèse, Bartók, les Viennois et Stravinsky. L'audition du Sacre du printemps sera déterminante dans son choix de devenir compositeur. En 1925, son père l'emmène en Europe où il découvre les ravages de la Grande Guerre. Il se tourne alors vers d'autres enseignements qui lui apportent davantage de satisfaction : toujours la littérature, mais aussi les mathématiques, la philosophie, le latin et le grec. Parallèlement, il étudie le piano et le hautbois à la Longy School of Music et peaufine ses connaissances théoriques tout en chantant dans le choeur « Harvard Glee Club », et en se produisant occasionnellement en public en tant que pianiste. C'est seulement en 1930 qu'il décide de se consacrer essentiellement à la musique ; il travaille l'harmonie et le contrepoint à Harvard avec Walter Piston, l'orchestration avec Edward Burlingame Hill et suit également un cours donné par Gustave Holst. Il en sort avec le diplôme de Bachelor of Arts puis, en 1932, avec celui de Master of Arts.



De 1932 à 1935, Elliott Carter réside à Paris pour parfaire sa formation à l'Ecole Normale de musique auprès de Nadia Boulanger ; il en sortira avec une licence de contrepoint et une meilleure connaissance de la musique ancienne. Puis il retourne en 1935 à New York, encore en pleine dépression économique. Il est alors engagé comme directeur musical du Ballet Caravan (1936-1940), donne des cours de musique, de mathématiques, de physique et de grec classique à St John's College à Annapolis (Maryland) de 1939 à 1941, au Peabody Conservatory de Baltimore (1946-1948). Puis il devient professeur à la Columbia University de 1948 à 1950. L'année 1950 est marquée par son retrait à Tucson, dans l'Arizona, où il compose son Premier Quatuor. L'oeuvre, qui remporte le Premier Prix du concours de composition de Liège en 1953, lui apporte une notoriété internationale qui ne cessera de grandir. Sa vie est partagée harmonieusement entre la composition et l'enseignement au Queen's College, New York (1955-1956), à l'Université de Yale (1958-1962), à Cornell University (1967-68), et enfin à la Juilliard School en 1972. Il voyage beaucoup notamment comme compositeur en résidence : Académie américaine de Rome (1963 et 1968), Berlin (1964), Getty-Center de Los Angeles (1992 et 1995). En 1961, il se rend à Tokyo en tant que délégué américain pour les Rencontres Est-Ouest.



Par ailleurs, il publie à partir de 1937 de nombreuses critiques musicales dans la revue Modern Music, ainsi que des essais notamment sur des compositeurs, sur sa propre musique ou sur la situation du compositeur dans la société contemporaine. En 1939, il épouse Helen Frost-Jones, sculpteur et critique d'art, qui lui donnera un fils, David, en 1943. Il devient membre de la League of Composers (jusqu'en 1952) et de l'American Composers Alliance (jusqu'en 1950). De 1943 à 1945, il est consultant musical à l'Office of War Information. En 1945 (puis en 1950), il obtient la Bourse de la Fondation Guggenheim. Après la guerre, il devient membre de la Société Internationale de Musique Contemporaine (jusqu'en 1952, année où il prend la présidence de la section américaine). Il enseigne aussi la composition au Peabody Conservatory de Baltimore (1946-1948) tout en poursuivant ses recherches musicales dans le domaine du rythme.



Au fil de sa créativité, Elliott Carter se révèle comme l'un des plus grands compositeurs américains. Pour Stravinski, son Double Concerto pour clavecin, piano et deux orchestres de chambre (1961) est le premier chef-d'oeuvre américain, son Concerto pour piano (1967) un deuxième. D'abord néo-classique, l'écriture de Carter évoluera vers le dodécaphonisme de Schoenberg pour aboutir à un système d'organisation sérielle, attribuant entre autres à chaque instrument participant à une oeuvre polyphonique un intervalle spécial, une figure rythmique distinctive et un registre particulier pour souligner l'individualité de chaque partie, plaçant même chacun des instrumentistes à une distance précise.



À partir des années quatre-vingt, l'activité compositionnelle ne cesse de s'intensifier écartant progressivement les autres tâches. L'exceptionnelle carrière de Carter a été couronnée par de prestigieuses distinctions parmi lesquelles : le Prix Pulitzer, à deux reprises, en 1960 et 1973, pour son Second et son Troisième Quatuor, la Médaille d'or du National Institute of Arts and Letters pour la musique, en 1971. Il est un des rares compositeurs à avoir obtenu le Ernst Von Siemens Music Prize (Allemagne). En 1988, la France le nomme « Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres ». Il reçoit également le Prix Prince Pierre de Monaco, en 1998.



Elliott Carter composera 158 oeuvres, des premières pièces comme la Symphonie n° 1 (1942) et Holiday Overture (1944) en passant par Dialogues II, écrite en 2012 - et jouée en avant-première en octobre en Italie -, et Instances (2012) qui sera créé en février 2013 par le Seattle Symphony sous la direction de Ludovic Morlot.

Discographie

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