Marcus Miller
Dans la vie de Marcus Miller, l’avant et l’après se situe en 1986. Cette année-là, un certain Miles Davis fait son grand comeback avec Tutu, nouvelle histoire de fusion jazz funk dont l’artisan se nomme Marcus Miller… Les deux hommes s’étaient certes rencontrés en 1981 et le bassiste passera deux années au sein du groupe du trompettiste génial mais ce disque restera un temps fort pour Miller…
Né à Brooklyn le 14 juin 1959, Marcus Miller fait partie de ces musiciens qui, bien que « rangé » dans un genre – en l’espèce, le jazz – en dépasse largement les frontières. Car le terrain de jeu du New-yorkais, c’est le groove. Soul, funk, jazz donc, mais aussi pop voire world. Une ouverture d’esprit qui l’amènera à travailler avec des musiciens aussi divers que Jean-Michel Jarre sur l’album Zoolook, Claude Nougaro avec Nougayork, pour n’en citer que deux… Avant de jongler avec sa basse comme peu d’autres, Miller fut d’abord virtuose de… la clarinette ! C’est à dix ans qu’il souffle dedans. Deux ans plus tard, il attaque la guitare basse et rêve de devenir musicien professionnel. Il n’a pas vingt lorsqu’il devient un des musiciens de studio les plus prisé à New York. Il travaille avec la flûtiste Bobbi Humphrey et le claviériste Lonnie Liston Smith. Tout s’accélère au point que son nom apparaitra, au bout du compte, sur plus de 500 albums ! Et la liste de celles et ceux ayant fait appel à ses services est impressionnantes : Michael Jackson, Herbie Hancock, Mariah Carey, Wayne Shorter, McCoy Tyner, Frank Sinatra, George Benson, Dr. John, Aretha Franklin, Elton John, Grover Washington, Jr., Donald Fagen, Bill Withers, Chaka Khan, LL Cool J ou bien encore Flavio Sala. Pour deux d’entre eux, la collaboration sera plus intense et longue : Luther Vandross et David Sanborn.
Lorsqu’il n’utilise pas sa Fender Jazz Bass pour les autres, Marcus Miller prend le temps d’enregistrer ses propres albums. Une discographie solo qui débute en 1983 par le très funky Suddenly sur lequel il pilote quasiment tous les instruments et tient même le micro ! Une vingtaine d’autres suivront, parfois très jazz, souvent très fusion et toujours groovy comme jamais… En 2008, avec deux illustres confrères, eux aussi experts en quatre cordes, il monte un supergroupe baptisé SMV, initiales des prénoms de Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten.
© CM/Qobuz
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