Orchestras (Live)

Bill Frisell

Paru le 19/04/2024 chez Blue Note Records
Artistes principaux : Bill Frisell
Genre : Jazz
Distinctions : Album de la semaine

Disponible en

24-Bit/96 kHz Stereo

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Voilà des années maintenant que Bill Frisell privilégie les petites formes, ayant trouvé notamment dans l'équilibre austère du trio l’espace idéal où développer son art gestuel de l’ellipse et du sous-entendu. Ce nouveau disque n’en apparaît que plus atypique et ambitieux : il présente, l’espace de deux concerts enregistrés les 22 et 23 septembre 2022 en Belgique et les 30 décembre 2021 et 1er janvier 2022 en Italie, le guitariste à la tête de son trio (Thomas Morgan à la contrebasse et Rudy Royston à la batterie) accompagné d’une part par le Brussels Philarmonic placé sous la direction d’Alexander Hanson et de l’autre par l’Umbria Jazz Orchestra dirigé par Manuele Morbidini, pour une série de thèmes magnifiquement réinventés au prisme d’orchestrations inspirées signées par le vétéran Michael Gibbs.

Jouant avec nuance des différentes matières et couleurs orchestrales à sa disposition (le Brussels Philarmonic déployant la richesse et l’éclat d’une masse de plus de 60 musiciens, là où l’Umbria Jazz Orchestra n’est composé que de 11 musiciens) Gibbs demeure tout du long fidèle à l’esthétique de la ligne claire développée par le guitariste, accompagnant et soulignant par l’élégance enveloppante d’arrangements cinématiques d’une grande variété d’humeurs (on pense à Bernard Hermann comme à Charles Ives) et d’une souplesse formelle n’entravant jamais la spontanéité des improvisations, la moindre intention d’une petite formation à l’apogée de sa cohésion organique.

A partir d’un répertoire constitué en grande partie de compositions puisées dans le vaste catalogue du guitariste (Lookout for Hope, Electricity, Monica Jane, Strange Meeting), mais aussi de quelques standards triés sur le volet (Lush Life de Billy Strayhorn), Beautiful Dreamer de Stephen Foster, l’hymne contestataire We Shall Overcome), d’une géniale paraphrase du thème Mood de Ron Carter (Doom) et de quelques morceaux signés par Michael Gibbs en personne (Nocturne Vulgaire, Sweet Rain), Bill Frisell utilise parfaitement la puissance de l'orchestration symphonique pour rendre un disque touché par la grâce. © Stéphane Ollivier/Qobuz

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Nocturne Vulgaire (Live/Brussels Philharmonic)