Martinů: Symphonies Nos. 5 & 6

Chronique

Issu des archives récentes de la Radio d’Allemagne du Sud, cet album consacré aux Cinquième et Sixième Symphonies de Bohuslav Martinu est particulièrement bienvenu grâce à la direction précise et imaginative de Sir Roger Norrington à la tête du Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR.

Autrefois pionnier de la musique historiquement informée (qui ne souvient pas de son intégrale des Symphonies de Beethoven qui fit grand bruit à l’époque ?) et retiré de la direction d’orchestre depuis novembre 2021, Norrington avait largement étoffé sa palette depuis plusieurs années. Cet enregistrement est donc un précieux témoignage sur un chef qui a largement compté dans la seconde moitié du XXe siècle et au début du suivant.

De toutes les symphonies de Martinu, la Cinquième est sans aucun doute la plus directe et la plus dépouillée. Son climat pastoral et joyeux est issu des caractères de la musique populaire tchèque à laquelle elle rend largement hommage.

Sous-titrée par son auteur « Fantaisies symphoniques », la Symphonie n° 6 a été créée par Charles Munch à la tête de l’Orchestre symphonique de Boston en 1955. Elle fait appel à un orchestre réduit, sans le piano (omniprésent dans l’instrumentarium de Martinu) ni la harpe. Dans cette dernière symphonie volontairement sans forme, Martinu pousse très loin ses recherches avec une grande complexité de rythmes superposés, faisant de son œuvre « une porte d’entrée dans le domaine imprécis de la fantaisie ». © François Hudry/Qobuz