Let in the Light

Chronique

Shannon Wright c’est cette voix qui semble revenir tout juste d’un monde peuplé d’ombres ou parfois, et parfois seulement, d’un ailleurs radieux.


Il semble que l’américaine, (photo)sensible aux projecteurs des médias, ait retiré un peu de paix de sa collaboration fructueuse avec le français, tout aussi timide, Yann Tiersen lors du précédent album publié, et c’est un record dans sa dense discographie, déjà trois ans plus tôt.



Sur cet album intimiste, Shannon Wright semble avoir trouvé l’instrument clé pour apaiser ses tourments, le piano. Sa voix se fait plus douce, plus enfantine voire plus joueuse (« Defy This Love », « You Baffled Me ») et « laisse entrer la lumière » sur ces compositions épurées et comme souvent touchées par la grâce.



Pourtant, point de mièvrerie ! Ce disque est avant tout l’œuvre d’une écorchée vive, impétueuse et énigmatique. Certes, Wright la ténébreuse a souvent été comparée à sa cousine PJ Harvey, mais le même caractère farouche et les similitudes vocales entre ces deux dames sont parfois si troublantes qu’il ne parait pas exagéré d’abuser de la comparaison pour évoquer l'univers musical de Let The Light In, surtout lorsque les guitares électriques s’en mêlent (« Don’t You Doubt Me»).



Un album qui défie le temps à savourer comme un bon cru.




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