Atlanta

Chronique

Depuis son apparition en 2005 au sein du groupe de folk rock Coming Soon, dont il fut le chanteur, Howard Hughes, comme il se nommait encore, a fait du chemin. Avant la séparation du groupe annécien, effective en 2014, il réalise six albums dont trois en collaboration avec Adam Cotton. Cette prolixité s'accompagne d'une évolution stylistique qui le fait passer d'Howard Hughes à ArKaDin (personnage du film d'Orson Welles Dossier secret, 1955) et du rock indépendant à l'electro pop d'Atlanta.

Artiste prometteur, ArKaDin remporte le radio-crochet On a les moyens de vous faire chanter de France Inter et chante à l'occasion sur la Variation sur Marilou de Serge Gainsbourg. Entre la chanson poétique, la pop française, le slam et le rap américain, il se construit un style, compose de nouveaux titres qu'il répartit sur les EP Valhalla (2014) et Six Nuances (2015), puis confie la réalisation de l'album au duo de remixeurs electro Twinsmatic.

Il ressort d'Atlanta une douce et fluide mélancolie mue par la belle plume de l'auteur, qui évoque ses amours déchues ou invoque la mort dans le romanesque « Sous le volcan ». Ses muses lui en font voir de toutes les couleurs, Melody dans « Atlanta », l'inaccessible « Valhalla », prétexte à un joli refrain, « Eden Irène » ou « Eva » composent une carte du Tendre au beau milieu de la « Cité des femmes ».

L'obsession amoureuse et les références cinématographiques sont en première ligne d'un album qui inclut un duo avec le chanteur américain Joba sur « Nos ardeurs » et se pare d'un habillage synthétique adéquat. Sur « Malibu » flottent des pizzicati de cordes, des clochettes asiatiques et « Six nuances », sous influence new wave, chatouillent agréablement les sens.

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