1915 - Works by Reynaldo Hahn & Claude Debussy

Tal & Groethuysen

Paru le 14/08/2015 chez Sony Classical
Artistes principaux : Tal & Groethuysen
Genre : Classique

Livret numérique

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Il faut une forte dose de culot pour coupler dans le cadre d’un même programme des œuvres pour piano à quatre mains de Debussy et de Reynaldo Hahn. Les deux personnages ne s’estimaient guère et maintenaient entre eux une distance à peu près polie ; certes, la présence écrasante du génial novateur Debussy ne pouvant que faire de l’ombre à l’exquise et suave mélodie conservatrice de Hahn, mais ce n’est pas une raison pour mépriser Hahn, car trop souvent on le juge sur des pièces résolument mondaines alors qu’il en a bien plus dans sa besace que ces petits péchés sociaux. Pour preuve ces valses qui composent le recueil Le Ruban dénouéde 1917, écrit dans le triste sillage de ses années au front : « Cette série de valses a occupé quelques-uns de mes mornes loisirs en ces derniers mois. Je ne m'en exagère pas la valeur musicale. Mais j'ai tenté d'y fixer des instants qui auront compté dans ma vie. » En contrepoint, les pianistes Yaara Tal et Andreas Groethuysen – qui forment le célèbre duo Tal-Groethuysen, fondé en 1985, bardé de récompenses internationales – commencent leur exploration avec les hiératiques Épigraphes antiques de Debussy, écrits en 1914 ; initialement, il s’agissait d’un mélodrame accompagnant des poèmes de Pierre Louÿs, pour deux flûtes, deux harpes et célesta, mais le compositeur en extrait bientôt ces six mouvements pour piano à quatre mains. Le duo nous propose également le célèbre En blanc et en noir pour deux pianos du même Debussy, composé en 1915, et de qui Saint-Saëns s’écria : « c’est invraisemblable, et il faut à tout prix barrer la porte de l’Institut à un monsieur capable d’atrocités pareilles ; c’est à mettre à côté des tableaux cubistes. » Le programme s’achève sur Pour bercer un convalescent de 1915, destiné à consoler Henri Bardac – qui avait présenté Proust et Hahn, avec les suites que l’on sait –, grièvement blessé lors de la Première guerre mondiale. On l’aura compris, les quatre œuvres, mêlant deux des plus brillants esprits musicaux de leur temps, tournent autour de la sinistre période de guerre, dont l’un fut un vaillant acteur – Hahn et ses années de tranchées –, l’autre un spectateur impuissant et enragé – Debussy, déjà mortellement atteint par le cancer qui allait le terrasser en 1918… © SM/Qobuz

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Six épigraphes antiques for Piano Four Hands, L. 131 (Claude Debussy)

I. Pour invoquer Pan, dieu du vent d'été