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ENJA RECORDS Matthias Winckelmann

Du pianiste de free jazz Cecil Taylor au Sud-Africain Abdullah Ibrahim en passant par le tromboniste funky Ray Anderson, l'ange trompettiste - chanteur Chet Baker ou le génial contrebassiste - chef d'orchestre Charles Mingus : le label munichois Enja est marqué par la recherche d'artistes ayant leur propre langage, souvent issus des musiques improvisées, qu'ils soient américains, européens ou d'autres pays.

Enja (pour European New JAzz) a vu le jour pendant l'été 1971, de la volonté de simples amateurs, Mathias Winckelmann et Horst Weber. Aujourd'hui, et suite au décés de Horst Weber, le label est coupé en deux, une partie sous le nom de ENJA RECORDS MATHIAS WINCKELMANN, l'autre sous le nom de ENJA RECORDS WERNER ALDINGER, héritier du travail initié par Horst Weber. Les disques présenté ci-dessous sont ceux supervisés par Mathias Winckelmann.

Pour la petite histoire, le label est né deux ans après l'apparition, également à Munich, d'un autre label réputé, ECM. Le premier disque publié est celui du pianiste Mal Waldron (Black Glory), comme... ECM. Le fait que le pianiste américain vivait à Munich a sûrement facilité les choses expliquera plus tard Mathias Winckelmann.

Enja a ainsi contribué à faire découvrir en Europe des musiciens free (Cecil Taylor, Eric Dolphy), bebop (Phil Woods, Elvin Jones, Kenny Barron, Arthur Blythe, Tommy Flanagan) ou plus inclassables (Ray Anderson, Bob Degen, etc.).

Enja a aussi eu longtemps un musicien "maison", le Sud-Africain Abdullah Ibrahim (ex-Dollar Brand), un pianiste illuminant son jazz de mélodies traditionnelles sud-africaines. J'ai toujours beaucoup respecté la musique du monde. Déjà, il y a une trentaine d'années, on a essayé de présenter les musiques de Cuba ou du Brésil, qui ne sont vraiment pas jazz dans la forme, mais dont l'émotion et l'intensité font qu'elles sont proches du jazz, confie Mathias Winckelmann qui a creusé cette voie avec des musiciens comme le joueur d'oud libanais Rabih Abou-Khalil ou le contrebassiste d'origine catalane Renaud Garcia-Fons.

Le travail avec les musiciens européens est plus récent, mais ce sont des européens nourris d'autres musiques, comme Malcolm Braff, un pianiste suisse, fils d'un missionnaire, ayant navigué dans l'enfance du Brésil au Sénégal en passant par le Cap-Vert.

Un label passionnant pour des passionnés !
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