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Ray Ventura & His Collegiens

Actif de 1928 jusqu'au milieu des années 1960, l'orchestre Ray Ventura et Ses Collégiens a importé en France le jazz, qu'il a subtilement associé à la chanson grâce à ses auteurs, compositeurs, orchestrateurs, musiciens et chanteurs qui lui ont offert des standards comme « Tout va très bien madame la marquise » ou « Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? ». Né à Paris le 16 avril 1908, le pianiste Raymond Ventura a vingt ans lorsqu'il fonde un orchestre pour faire découvrir en France le jazz, tel qu'il est pratiqué aux États-Unis. Ce qui est à l'origine un répertoire de chansons mimées en forme de sketches évolue vers un style plus sophistiqué avec les arrivées l'année suivante des compositeurs Paul Misraki et Loulou Gasté, ainsi que de musiciens précurseurs comme le chanteur et percussionniste Grégoire « Coco » Aslan, le batteur Alix Combelle, le trompettiste Philippe Brun ou le tromboniste Guy Paquinet. Après des débuts au Casino de Deauville, l'orchestre est invité à jouer lors d'une croisière le menant à New York, où Ray Ventura rencontre Paul Whiteman. À son retour, il enregistre plusieurs faces pour le label Odéon et se produit successivement Salle Gaveau (1931), au Théâtre de l'Empire, à Bobino, à l'Olympia et au Casino de Paris. En 1934, l'arrangeur et orchestrateur Raymond Legrand (père de Michel Legrand) rejoint la formation avec le tromboniste André Cauzard et le parolier André Hornez. C'est l'époque des grands succès populaires comme « Tout va très bien madame la marquise », « Quand un vicomte rencontre un autre vicomte » (1935), « Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine » (1936) ou « Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? » (1938), publiés chez Pathé. En 1938, l'interprète André Dassary se joint au groupe le temps de quelques morceaux. L'orchestre de Ray Ventura fait alors des émules et avant la Seconde Guerre mondiale fleurissent les formations de Fred Adison, Jo Bouillon et Jacques Hélian, tandis que Raymond Legrand part créer le sien. Incorporé en 1939, Ray Ventura, d'origine juive séfarade, se réfugie en zone non occupée et recompose son orchestre pour des tournées en Suisse. Il quitte la France en 1941 et, accompagné du nouveau guitariste Henri Salvador et d'Aslan, Misraki et du contrebassiste Louis Vola, part pour l'Amérique du Sud, afin de jouer et d'enregistrer, notamment au Brésil et en Argentine. La musique locale influence l'orchestre qui, à son retour en France après la Libération, remporte de nouveaux succès avec « Maria de Bahia » (1947) et « À la mi-août » (1949), où s'illustre son neveu, le jeune guitariste Sacha Distel. Devenu producteur de cinéma avec la société Hoche qu'il a fondée en 1947 avec Bruno Coquatrix, Ray Ventura apparaît avec sa formation dans les films Nous irons à Paris (1950) et Nous irons à Monte-Carlo (1951). Cette nouvelle activité l'accapare, parfois au détriment de l'orchestre dont le rythme des tournées ne fait que ralentir, alors que la vague des big bands et du swing a laissé place aux formations plus réduites de be-bop. Ventura est à l'origine avec Coquatric de la création du label Versailles, qui multiplie les parutions de jazz, outre la bande originale du film Et Dieu créa la femme (1956), qui révèle Brigitte Bardot. Disparu au début des années 1960, entre la fin de l'esprit « rive gauche » qui voit en lui un précurseur du jazz dans la chanson et l'essor des vedettes du yé-yé et des premiers groupes de rock, l'orchestre met un terme à quatre décennies d'activité. Retiré à Palma de Majorque, en Espagne, Ray Ventura décède le 30 mars 1979 à l'âge de 70 ans.


©Copyright Music Story Loïc Picaud 2023

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