Flavor Flav

Avant que Public Enemy ne devienne un groupe de rap essentiel, au début des années 80, William Drayton fut le compère de Carlton Ridenhour – alias Chuck-D – dans un show radio sur la FM de l'Adelphi University du New Jersey. Vers 1985, sur les premières cassettes de Public Enemy, William Drayton devient Flavor Flav, le joker aux cris hystériques qui ponctuera tous les albums des « Black Panthers du rap », pour reprendre le patronyme qui définit le mieux ce combo rapologique majeur. Le look de Flavor est celui d'un bouffon de l'ère hip-hop : des lunettes noires aux formes baroques, une casquette ou un chapeau haut de forme, et surtout un énorme réveil autour du cou. Il est en rappeur vedette sur le morceau « 911 Is A Joke » (dans l'album de P.E. Fear Of A Black Planet de 1990) et annonce dès 1991 son album solo, Lifestyle Of The Rich And Flav, toujours inédit en 1996. Flavor connaît de nombreux ennuis avec la justice : violences et possession de crack. Comme une vraie rock star, Flav va se désintoxiquer à la fameuse Betty Ford Clinic. L'échec du sixième album de Public Enemy, Muse Sick-N-Hour Mess Age, en 1994, relance les spéculations sur la séparation du groupe, laissant à Flavor Flav l'option de faire carrière en solo plutôt qu'en simple acolyte. Après tout, le joker est aussi un musicien, capable de jouer quatorze instruments.

O. C.