Christophe Coin
Il apprend le violoncelle avec André Navarra, la viole de gambe avec Jordi Savall, la direction avec Nikolaus Harnoncourt. Nanti de cette solide formation ajoutée à son propre talent, Christophe Coin commence à jouer au sein de plusieurs ensembles pionniers dans le domaine de l’interprétation historiquement informée : Concentus Musicus de Vienne, Hesperion XX, Academy of Ancient Music, avant de devenir soliste à part entière. Il multiplie alors concerts et enregistrements, notamment avec Christophe Hogwood avec qui il enregistre Purcell, Haydn et Vivaldi. Il consacre ensuite plusieurs volumes aux concertos pour violoncelle de ce dernier. Le timbre grave et si proche de la voix humaine du violoncelle a inspiré au Prêtre Roux des pages d’une mélancolie infinie où dominent les tonalités mineures, fait assez rare chez le compositeur vénitien. Remarqués pour la qualité de leur prise de son, ces concertos constituent un ensemble exceptionnel grâce au jeu si grave et si lyrique de Christophe Coin, superbement accompagné par Giovanni Antonini à la tête du Giardino Armonico. Ensemble, ils révèlent une profondeur expressive insoupçonnée dans la musique d’Antonio Vivaldi.
1984 est une année faste pour Christophe Coin ; il accompagne le spectacle où Rudolf Noureev danse en solo sur la Troisième Suite pour violoncelle seul de Bach, une expérience qui lui permet d’aborder cette musique avec une grande souplesse. C’est d’ailleurs cette souplesse qu’il aime dans le jeu des musiciens viennois dont l’expression est différence du style des musiciens français, ce qui l’amène à créer le Quatuor Mosaïques avec trois musiciens autrichiens rencontrés durant ses études à Vienne. On doit à cet ensemble les enregistrements des grands cycles de Haydn, de Mozart et de Beethoven, mais aussi la découverte de plusieurs compositeurs négligés ou peu joués avant eux, Boccherini, Woelfl, Arriaga et des compositeurs français comme Boëly ou les frères Jadin qui furent de véritables révélations.
En 1991, il devient le directeur musical de l’Ensemble Baroque de Limoges avec lequel il parcourt les salles de concerts et qu’il conduira au succès grâce à une exceptionnelle série de disques couronnés par de nombreux prix comme les Victoires de la musique classique, l’Académie Charles-Cros, le Diapason d’or ou le « Choc » du Monde de la musique. L’aventure se terminera brutalement en 2013 à la suite de divergences de vues entre les différents protagonistes.
Christophe Coin cache sa brûlante passion pour la musique derrière son apparence introvertie qui sert de rempart à sa grande sensibilité qu’il met au service de ses interprétations.
François Hudry / QOBUZ / janvier 2018
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