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Aristide Bruant

Gravé dans l'imaginaire populaire par les affiches de Toulouse-Lautrec, le chansonnier Aristide Bruant est un précurseur de la chanson française réaliste. Né à Courtenay dans le Loiret le 6 mai 1851, il grandit à Paris et quitte le lycée pour exercer différents petits métiers, alors que sa famille, ruinée, ne cesse de déménager pour fuir les créanciers. Attiré par l'écriture et le chant, il se nourrit de l'argot pour créer ses chansons et passe son temps dans les goguettes, puis tente sa chance en 1873 dans un café-concert, le Concert des Amandiers. Doté d'une voix rauque et puissante qu'il met au service d'une gouaille toute parisienne, Aristide Bruant interprète ses créations, humoristiques ou sociales, chez Darelli à Nogent-sur-Marne et à Paris, au Concert de l'Époque, à la Scala et à l'Horloge. Engagé en 1881 au cabaret montmartrois Le Chat Noir, il écrit spécialement « La Ballade du Chat Noir » et façonne son image avec costume de velours, cape noire et chapeau à bords larges, tel que le peint Henri de Toulouse-Lautrec pour les affiches. Le cabaret Le Mirliton, qu'il ouvre ensuite, attire un public aussi nombreux que lettré. Il crée en 1885 la revue du même nom et inspire une scène à Courteline dans Messieurs les ronds-de-cuir. En 1889 paraît le recueil de ses chansons, Dans la rue, illustré par Théophile Alexandre Steinlen, qui reçoit un accueil élogieux dans les cercles littéraires. Morceau-phare du chansonnier, « Nini peau d’chien » est repris par de multiples interprètes, à l'instar d'autres chansons de son répertoire comme « Saint-Lazare », « Rue Saint-Vincent » ou « Belleville-Ménilmontant ». Son succès est tel qu'il peut s'offrir un château à Courtenay et s'engager dans des tournées en France et à l'étranger. Candidat à l'Académie française en 1894, Aristide Bruant est tenté par une carrière politique. Après avoir vendu Le Mirliton en 1895, il se présente en 1898 aux élections législatives à Belleville, sans succès. À l'orée du XXe siècle, le chansonnier délaisse peu à peu la scène pour se consacrer à l'écriture avec le récit en quatre volumes Les Bas-fonds de Paris et d'autres romans, un dictionnaire de l'argot et trois pièces de théâtre. En 1924, son dernier retour à la scène est un triomphe, avant son décès survenu à Paris le 11 février 1925, à l'âge de 73 ans.


©Copyright Music Story Loïc Picaud 2023

Discographie

9 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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