Wagenaar: Sinfonietta, Vol. 2

Chronique

Les compositeurs néerlandais du Romantisme jusqu’à l’après-guerre ne sont vraiment pas légion : Diepenbrock, Röntgen, Leo Smit et Johan Wagenaar sont, à dire vrai, les seuls noms qui viennent à l’esprit de votre humble chroniqueur qobuzien. Penchons-nous un peu sur ce dernier Johan Wagenaar (1862-1941), si vous le voulez bien. Après avoir dûment étudié en Allemagne dans le cercle postbrahmsien, il s’en est revenu aux Pays-Bas pour y dérouler une carrière d’organiste, de directeur de conservatoire et de chef d’orchestre – sans oublier ses activités de compositeur, car on lui compte une soixantaine d’œuvres un peu dans tous les genres : opéras, cantates, ouvertures symphoniques, poèmes non moins symphoniques, de la musique pour orgue naturellement, des chœurs, un peu de musique de chambre – aucune symphonie à proprement parler. Une Sinfonietta, quand même, que voici d’ailleurs enregistrée. L’ouvrage, de 1917, ne cherche en aucun cas à suivre les tendances de l’époque, et c’est plutôt du côté de Berlioz ou Bizet ou Dvořák ou, très furtivement, du Mahler des orchestrations modestes – les Lieder avec orchestre, la Quatrième Symphonie – bien plus que l’énorme Strauss qu’il faut se tourner pour comprendre la filiation. Stravinski ou Schönberg ou Scriabine lui sont inconnus au bataillon. Même l’Ouverture Elberhoi, pourtant écrite en 1940, à la toute fin de sa vie, reste fermement ancrée dans l’harmonie romantique et l’orchestration classique. Naturellement, un tel compositeur ne pouvait pas trouver sa place dans le concert avant-gardiste, et il a donc du fallu attendre – du moins en dehors des frontières néerlandaises – trois bonnes générations avant de remettre sa musique au goût du jour. Une excellente initiative de la Nordwestdeutsche Philharmonie. © SM/Qobuz