The Stanford Legacy

Chronique

Ainsi que l’auront deviné les anglophones, cet album présente Charles Villiers Stanford comme compositeur, puis comme pédagogue – reconnu par les uns, déconsidéré par les autres, mais cela signifie au moins qu’il imprimait un caractère reconnaissable à son enseignement ! Parmi ses disciples, Vaughan Williams et Holst, mais aussi Rebecca Clarke entre 1907 et 1910, ainsi que John Ireland entre 1897 et les premières années du siècle suivant. De John Ireland, l’altiste Martin Outram présente la Première sonate pour violon et piano, dûment transférée à l’alto, un ouvrage des années 1908-1909 – la première maturité donc, pour ce compositeur qui vécut quand même de 1979 à 1962, donc plus ou moins en même temps, par exemple, qu’Edgar Varèse ! De Rebecca Clarke, la grande rebelle musicale du début du XXe siècle, ce sera la Sonate pour alto et piano de 1919, un ouvrage d’une intense beauté, bien plus proche des Français de son époque que d’Albion. Et pour commencer, à tout seigneur – ou au moins à tout professeur – tout honneur, Outram nous offre la Sonate Op. 129 de Stanford, conçue initialement pour clarinette mais presque aussitôt publiée aussi dans une version pour alto. Ouvrage de 1918, contemporain donc de la Sonate de Clarke, mais autrement ancrée dans le langage brahmsien qu’affectionnait le compositeur, même si bientôt l’aspect intimement britannique pointe le bout de son nose. © SM/Qobuz