Sgambati: Symphonies Nos. 1 & 2

Chronique

Être compositeur italien ayant vécu de 1841 à 1914 – à mi-chemin entre Verdi et Puccini, donc – et avoir le culot de n’écrire aucun opéra, voilà l’exploit que réalisa Giovanni Sgambati. Bien sûr, sa renommée posthume en a quelque peu pâti, et voici donc une injustice en cours de réparation avec l’enregistrement de ses deux symphonies, datant respectivement de 1881 et 1885. C’est l’époque à laquelle Sgambati côtoyait Liszt et Wagner, deux ardents défenseurs de sa musique – dans le cas de Wagner, l’ardeur était d’autant plus vive que Sgambati ne risquait pas de lui faire de l’ombre sur la scène lyrique… –, et dont l’influence peut éventuellement se ressentir par moments. Même si son langage présente quand même (on ne renie pas ses origines d’un simple revers de la main) de nombreuses caractéristiques « à l’italienne », en particulier ces amples gestes mélodiques qui ne sont pas étrangers au monde lyrique. Massenet, Saint-Saëns, Bizet aussi, peuvent avoir été des sources d’inspiration, en particulier dans le brillant traitement orchestral. Sans nul doute, Sgambati est en quelque sorte le socle sur lequel ont pu éclore par la suite les « symphonistes » italiens que furent Martucci, Pizzetti, Malipiero, Casella puis finalement Respighi. © SM/Qobuz