Schubert: Piano Sonata No. 18 in G Major, Op. 78, D. 894 & 3 Klavierstücke, D. 946

Chronique

Pourquoi diable, demanderez-vous très légitimement, écouter l’interprétation schubertienne de la pianiste Elena Margolina quand il existe déjà des tonnes, des mégatonnes, d’enregistrements de stars à la douzaine ? Simple : Margolina est une véritable révélation (si l’on veut bien nous passer ce terme usé jusqu’à la corde et qui ne manque pas de quelques relents pseudo-religieux…). Elle décrocha en 1995 le Premier prix du cinquième Concours Schubert de Dortmund, une référence on ne peut plus solide en matière schubertienne, on le conçoit volontiers. On l’a entendue en soliste avec des orchestres tels que la Radio de Berlin, le Philharmonique de Hambourg, le Scottish National Orchestra, l’Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg, à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. Son éducation se fit au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, où elle acquit une technique « à la russe » tout en gardant par devers-elle une tendresse de toucher et de jeu qui s’accommode à merveille avec le monde tout en dentelle de Schubert. Son dernier album consacré à ce compositeur lui avait valu le Prix Supersonic 2008 du magazine musical luxembourgeois Pizzicato, tandis que le critique allemand Joachim Kaiser – dont on connaît l’adamantine dent dure et acerbe – avait déclaré que « l’on ressent la puissance et les caractéristiques inhérentes à l’école russe dans le jeu d’Elena Margolina ; elle possède un toucher merveilleusement doux et précis ; son jeu est hautement romantique, effusif et superbement contrôlé. » Donc… Schubert par Elena Margolina, cet enregistrement vous offrira une vision extraordinairement claire et transparente de ces sonates, sans mièvrerie aucune ni, de l’autre côté du spectre, sans le moindre effet de manche. © SM/Qobuz 2016