Mozart: Sonates pour le Pianoforte

Chronique

Dans son projet de réenregistrement de Mozart en pianoforte d’époque, Paul Badura-Skoda enregistre sur Astrée. Trois sonates sont abordées dans sur cet album, les sonates K 310, K 330 et K 331.
Moins connu que Mozart : Piano Concertos N°16 K 451, N°14 K 449; N°27 K 595 chez Transart, cet enregistrement des sonates de Mozart sur instrument d’époque révèle quelques trésors.

Tout commence avec la sonate pour piano en la mineur K 310. Paul Badura-Skoda fait sonner son pianoforte comme un piano. La sonate gagne en rythmique grâce au pianoforte mais Paul Badura-Skoda, apporte cette touche mélodique en plus, avec un fort lié des notes. Sans paraphraser ni contredire la volonté de Mozart, Paul Badura-Skoda offre une interprétation mature de Mozart tout en gardant sa fougue originelle.
Sur le premier mouvement, on semble entendre un piano plutôt qu’un pianoforte dans les passages pianissimo. Même constat dans la sonate en ut majeur K 330, placée judicieusement entre la vivante K 310 et la fameuse et célèbre sonate K 331. L’interprétation au pianoforte met en lumière le travail mélodique de Mozart, sans cette sensation du surplus de note. Sur « la sonate en ut majeur K 330 Andante cantabile », on semble même reconnaître le refrain de « Lili Marlène » de Marlène Dietrich.

« La sonate en la majeur K 331 dite la Marche Turque » conclut cet album avec une version frappée et dynamique de la fameuse marche turque avec cette même douceur, cette mélodie, caractéristiques de Paul Badura-Skoda. Virtuose, Paul Badura-Skoda réinvente Mozart avec cet enregistrement au pianoforte, touchant d’authenticité, à la fois sensuel et romantique, diablement fougueux et jeune.



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