Mahler Symphony No.5 (Live)

Chronique

Jusqu'au bord de la mort, Gustav Mahler aura retouché sa cinquième symphonie écrite entre 1901 et 1902, alors que la maladie l'emprisonnait déjà. Symbolique de cette période tourmentée qu'un mariage avec Alma Schindler tend à atténuer, l'oeuvre reflète les sentiments contrastés qui animent le compositeur.

La symphonie riche en nuances harmoniques et en couleurs orchestrales est découpée en cinq mouvements, de la marche funèbre de départ au Rondo-Finale triomphant à l'arrivée, en passant par le fameux Adagietto popularisé par le film Mort à Venise de Lucchino Visconti (1971). Redevable à Beethoven, elle s'émancipe du romantisme ombrageux pour s'inscrire dans le modernisme viennois du début du XXème siècle.

Pour sa quatrième incursion dans le cycle symphonique mahlérien, trois ans après les Symphonies n° 1 et n° 2 et à quelques mois d'intervalle d'une Symphonie n° 9 fort réussie, Myung-Whun Chung s'immerge dans cette grande fresque où résonnent pas moins de six cors et quatre trompettes entre l'éventail de vents, de cordes et de percussions.

Le chef d'orchestre coréen tire profit de cette palette phénoménale pour guider le Seoul Philharmonic Orchestra vers la magnificence, en particulier dans le Stürmisch bewegt, mit gröBter Vehemenz, d'une belle profondeur. Avec autant de maîtrise suit le joyeux Scherzo, à la ronde légère comme une valse. L'enregistrement capté en public au Seoul Arts Center apporte l'un des plus evanescents Adagietto de l'histoire et un Rondo-Finale plus vivant que de coutume. Malgré une certaine rapidité d'exécution qui la rapproche de l'excellente interprétation de Riccardo Chailly publiée en 1998, cette version s'immisce au même rang que celles de Claudio Abbado (2004) et Gustavo Dudamel (2007). Sans faire l'unanimité, la lecture de Pierre Boulez (1997) demeure une référence moderne.

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