Love Songs (Bonus Version)

Vanessa Paradis

explicite

Paru le 01/01/2013 chez Universal Music Division Barclay
Artistes principaux : Vanessa Paradis
Genre : Chanson française

Livret numérique

Disponible en

24-Bit/96 kHz Stereo

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Il y avait là une évidence, faire se télescoper le talent de l’une (Vanessa Paradis est de plus en plus une formidable « chanteuse ») et celui de l’autre. Paradis / Biolay, presque un pléonasme et après l’amuse-gueule de leur duo sur son album récent à lui, on peut enfin se vautrer d’aise dans un disque charnu (un double album, si cette notion a encore un sens) d’une qualité artistique évidente.

Dès « L’au delà », ballade intimiste et boisée offerte par Mickaël Furnon, on vérifie que Paradis a une riche palette d’émotions, toujours cette couleur un peu enfantine dans la voix et une présence rare. Après deux autres ballades, « Les Espaces et les sentiments » signé par François Villevieille du performant duo Eléphant, apporte une lumière primesautière sur un tempo enjoué et des arrangements chantournés. Dès lors, le gros album est lâché, qui va naviguer de ballades tendres en mid tempi élégants. La réalisation de Benjamin Biolay ne cherche pas à se faire remarquer, tout entière dévouée à la mise en vitrine de son interprète. Mais des guitares à l’éducation rock, des violons que ne renierait pas Debussy, des cuivres en assaisonnement (« Rocking Chair »), un sens poussé de la « progression » (« Tu pars comme on revient »...) d’une chanson, toute sa science est là, qui fait de lui le meilleur à son poste.

« The Dark It Comes », duo avec Carl Barât de The Libertines sur une composition de sa main évoque l’insurpassable Kylie Minogue / Nick Cave, en anglais dans le texte. Ce copieux album est fondamentalement raffiné et surtout un manifeste du goût le plus sûr. La liste des participants parle pour elle, qui réunit la crème de la musique française et sympathisante contemporaine chic (Ben Ricour, Jérôme Attal, à ajouter aux noms déjà cités). « Station 4 Septembre », dans une veine très classique, est le genre de chanson qui manque cruellement à l’album de Carla Bruni, par exemple, et « Tu vois c’que j’vois », quintessence du style Mathieu Boogaerts, sur lit de guitares à la King Sunny Adé, est un nuage de légèreté gourmande. Tandis que « Mi Amor » livré par Adrien Gallo des BB Brunes est un peu convenu, la chanson « New Year » composée par Johnny Depp, V. P. et leur fille Lily-Rose (!) se meut sur une basse reggae évocatrice de la Grace Jones des années magiques. Suit une reprise d’une scie italienne puis l’album se poursuit avec une belle fluidité.

Vanessa Paradis ne signe qu’un seul texte, celui de « Doorway » mais tous les autres, écrits pour elle sur mesure, lui vont comme une petite veste noire de chez Chanel. Ceux qui voudront y lire en filigrane des références à ses déboires conjugaux penseront ce qu’ils veulent, l’important est qu’elle mette dans ces mots une musicalité charmante, qu’on s’attendait à y trouver, certes, mais qui porte en elle ce perpétuel ébahissement de l’amour que l’on peut ressentir. Pour elle. Pour Love Songs.

©Copyright Music Story 2015

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