Grieg Piano Concerto (Duo-Art Music Rolls from 1921 with Modern Orchestra)

Chronique

Un coup de magie a permis de recréer les interprétations d’origine de Percy Grainger et de Grieg lui-même, en plaçant les deux pianos mécaniques devant un Steinway de concert capté en multicanal dans une résolution DXD ! Etonnamment, ces enregistrements n'avaient jamais été publiés jusqu'à maintenant.
Edvard Grieg témoigne en personne de la justesse et de l'authenticité de l'interprétation de Grainger à travers son approbation enthousiaste : « Il m'a fallu avoir soixante-quatre ans pour entendre la musique de piano norvégienne interprétée avec autant de compréhension et de brio. Il fait preuve d'innovation, pour lui, pour moi et pour la Norvège. Et puis ce naturel enchanteur, profond, sérieux et enfantin ! Quelle joie de gagner un jeune ami possédant de telles qualités !» Voici la version la plus authentique et originale —mais aussi controversée— du célèbre Concerto pour piano de Grieg, comme vous ne l’avez jamais entendue, grâce aux enregistrements réalisés sur piano mécanique.
En 2007, le chef Rolf Gupta donnait pour la première fois le Concerto pour piano de Grieg joué en soliste par Percy Grainger. Pour faire revivre le pianiste décédé en 1961 et en faire le soliste de l'Orchestre symphonique de Kristiansand, il fallait supprimer l’accompagnement orchestral de l’enregistrement réalisé sur un Duo-Art music rolls aux studios de la Aeolian Company à New York entre 1919 et 1921. Pour y parvenir, du ruban adhésif fut collé sur les milliers de perforations à éliminer. Puis il a été nécessaire de transformer un Phonola Hupfeld en reproducteur Duo-Art pour lire automatiquement les rouleaux, ce qui impliqua l'installation d'un nouveau mécanisme pneumatique, d’un microprocesseur pour contrôler l'entraînement des rouleaux dont il a fallu refaire un nouveau jeu, ainsi que d’une télécommande pour que le piano puisse être en phase avec l'orchestre. Outre l'interprétation pleine d'émotion de Grainger et ses tempos plus rapides que ce qu'on entend habituellement aujourd'hui, le plus étonnant dans cet enregistrement —qui représente un document précieux sur le talent du pianiste—, est la façon dont Gupta et son orchestre arrivent à être ensemble et soutiennent efficacement son interprétation très personnelle.
Suivent quelques œuvres pour piano, dont une des Pièces lyriques, To Spring, est jouée par Grainger, les autres étant interprétées en 1906 par Grieg lui-même sur un Phonola music rolls nécessitant l’intervention du pianoliste Rex Lawson pour actionner les deux pédales du système pneumatique de façon à contrôler simultanément le tempo et la dynamique en veillant à la régularité de la vitesse du rouleau via des petits leviers, ce qui exige un haut niveau musical et technique pour que l'exécution soit cohérente et expressive. Il est également très intéressant d'entendre Grieg jouer sa propre musique de piano avec un tel son.
Enfin, la Sonate pour violon et piano jouée par le violoniste Øyvind Bjorå et encore le renommé pianoliste Rex Lawson vient compléter cet album unique dans la discographie mondiale. © Qobuz (GG)