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Né à Paris et élève du Conservatoire Paul-Dukas, puis grandi en Écosse, le pianiste Dan Tepfer est un pur produit de la pédagogie européenne, un enracinement infléchi dans son jeune âge par un apprentissage américain du jazz, en particulier au côté de Danilo Pérez. Son parcours, jalonné de quelques rencontres magiques (comme avec le saxophoniste Lee Konitz), se partage donc de manière viscérale entre jazz et classique.
Cet album concrétise brillamment cette dualité, Tepfer ayant décidé d’y interpréter les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach, auxquelles il a pris soin d’adjoindre, à la suite de chaque mouvement de l’œuvre et en guise de commentaire, une pièce à caractère improvisée de sa plume. Certains souvenirs saumâtres (le pianiste Jacques Loussier s’attaquant sur un mode swing aux œuvres de Bach, qui ne lui avaient rien fait), on aborde avec la plus grande circonspection cet Aria et ses trente variations.
Or, deux éléments magnifient l’entreprise qui nous occupe ici : le compositeur allemand, offrant dans cette œuvre de subtiles déclinaisons d’un thème unique, ne se trouve finalement pas si éloigné que cela des fondamentaux du jazz. En outre, Tepfer – volontairement placé dans les mêmes conditions que son illustre prédécesseur, tant pour l’interprétation nocturne que dans une totale absence de pression -, s’est attaché à adjoindre à l’œuvre initiale son propre idiome, sa propre sensibilité, agrémentés de quelques sommets actuels de la technologie contemporaine (le pianiste joue sur un grand piano Yamaha spécialement préparé).
Évitant ainsi de se retrouver pétrifié par la majesté absolue de l’œuvre (et les prestations de quelques illustres prédécesseurs, à l’instar de Glenn Gould), le pianiste délivre ce que l’on n’attendait pas vraiment en pareil contexte : une œuvre sensible, et profondément personnelle.
Un disque qui réconciliera – si besoin était – les amateurs de jazz avec la musique classique, et pourra convaincre ces derniers, en diagnostic absolu de la porosité de ces deux mondes, que d’autres ivresses sont possibles, ailleurs. Étonnant, non ?
©Copyright Music Story 2015
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Dan Tepfer, MainArtist
2011 Sunnyside Communications 2011 Sunnyside Communications
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Chronique
Né à Paris et élève du Conservatoire Paul-Dukas, puis grandi en Écosse, le pianiste Dan Tepfer est un pur produit de la pédagogie européenne, un enracinement infléchi dans son jeune âge par un apprentissage américain du jazz, en particulier au côté de Danilo Pérez. Son parcours, jalonné de quelques rencontres magiques (comme avec le saxophoniste Lee Konitz), se partage donc de manière viscérale entre jazz et classique.
Cet album concrétise brillamment cette dualité, Tepfer ayant décidé d’y interpréter les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach, auxquelles il a pris soin d’adjoindre, à la suite de chaque mouvement de l’œuvre et en guise de commentaire, une pièce à caractère improvisée de sa plume. Certains souvenirs saumâtres (le pianiste Jacques Loussier s’attaquant sur un mode swing aux œuvres de Bach, qui ne lui avaient rien fait), on aborde avec la plus grande circonspection cet Aria et ses trente variations.
Or, deux éléments magnifient l’entreprise qui nous occupe ici : le compositeur allemand, offrant dans cette œuvre de subtiles déclinaisons d’un thème unique, ne se trouve finalement pas si éloigné que cela des fondamentaux du jazz. En outre, Tepfer – volontairement placé dans les mêmes conditions que son illustre prédécesseur, tant pour l’interprétation nocturne que dans une totale absence de pression -, s’est attaché à adjoindre à l’œuvre initiale son propre idiome, sa propre sensibilité, agrémentés de quelques sommets actuels de la technologie contemporaine (le pianiste joue sur un grand piano Yamaha spécialement préparé).
Évitant ainsi de se retrouver pétrifié par la majesté absolue de l’œuvre (et les prestations de quelques illustres prédécesseurs, à l’instar de Glenn Gould), le pianiste délivre ce que l’on n’attendait pas vraiment en pareil contexte : une œuvre sensible, et profondément personnelle.
Un disque qui réconciliera – si besoin était – les amateurs de jazz avec la musique classique, et pourra convaincre ces derniers, en diagnostic absolu de la porosité de ces deux mondes, que d’autres ivresses sont possibles, ailleurs. Étonnant, non ?
©Copyright Music Story 2015
À propos
- 1 disque(s) - 62 piste(s)
- Durée totale : 01:17:09
- Artistes principaux : Dan Tepfer
- Label : Sunnyside
- Genre : Classique
2011 Sunnyside Communications 2011 Sunnyside Communications
Distinctions :
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