Badings: Symphonies Nos. 4 & 5

Chronique

Il est fort probable que l’aimable lecteur ne connaît pas le nom de Henk Badings (1907 – 1987). Voilà un compositeur néerlandais, né à Java (alors partie des Indes orientales néerlandaises), dont la carrière se déroula surtout aux Pays-Bas, ce qui ne l’empêcha pas de recevoir, par exemple, commande d’une ouverture pour les célébrations du centenaire du Philharmonique de Vienne… Mais le langage peu avant-gardiste de sa musique lui valut quelques décennies de purgatoire, il convient donc de saluer cet enregistrement de ses Quatrième et Cinquième symphonies, qui succède à d’autres de David Porcelijn chez le même éditeur. La Quatrième, écrite en 1943, ne renie pas l’influence architecturale de Bruckner, l’influence thématique de Mahler mais aussi de Hindemith, tout en intégrant quelques éléments glanés dans quelques traditions orientales – après tout, Badings est né en Indonésie ! Sa Cinquième fut composée en 1949 à l’occasion du soixantième anniversaire de l’Orchestre du Concertgebouw. Il n’est pas interdit de voir dans le discours de cette symphonie quelques caractéristiques cinématographiques, de par son aspect narratif et dramatique. Voilà un compositeur qu’il est temps de sortir de son purgatoire. © SM/Qobuz