Africa Brasil

Chronique

Le nom de Jorge Ben évoque bien évidemment de succès qui ont dépassé les frontières du Brésil et transcendé les genres musicaux. La seule évocation de « Mas, Que Nada », « Pais Tropical », « Taj Mahal » ou « Filho Maravilha » suffit à donner le sourire et l'envie de danser. Derrière ces airs festifs se cache un autre Jorge Ben, explorateur de rythmes ancestraux et ambassadeur de mélanges détonnants. C'est ce que permet de découvrir l'album Àfrica Brasil paru en 1976.

Alors que la vogue disco fait rage dans les discothèques occidentales, du Club 54 au Régine's, et bientôt au Palace de Fabrice Emaer, le fêtard brésilien se penche sur les origines de la scansion tropicale et trouve ses origines en Afrique d'où sont partis les premiers feux rythmiques. Non content de rapprocher la samba de ses sources bantoues, « Big Ben » leur colle aux fesses des riffs de guitare funk en éruption et profusion de choeurs, cuivres, flûtes et même synthés.

Ce brassage hétéroclite de rythmes tropicaux et de couleurs jazz funk et rock débouche sur une fusion ahurissante, digne des meilleures productions américaines. En onze exemples, Àfrica Brasil recèle des trésors nommés « Ponta de Lança Africano (Umbabarauma) », « Meus Filhos, Meu Tresouro », « Taj Mahal » (revisité), « Xica da Silva » ou « Àfrica Brasil (Zumbi) ». Un disque phare de la musique populaire brésilienne par l'un de ses maîtres absolus.

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