Mose Allison
Pianiste et chanteur de jazz et de blues, Mose Allison traça sa route loin des modes et des conventions, signant pas moins de 150 chansons. La musique de celui qui vit le jour le 11 novembre 1927 à Tippo dans le Mississippi était le pur reflet de son sud natal. Celui que lui, petit Blanc côtoyant les fermiers noirs vivant à ses côtés, ne cessera de chanter. Avec un phrasé typiquement sudiste, presque parlé, cool, un brin laconique et toujours plein d’humour, Mose Allison possédait un style propre qui, bien que reconnu par ses pairs, ne rencontra jamais un succès colossal. « Je n'ai jamais pensé que je jouais de la musique noire. Je jouais juste de la musique, le truc que j'aimais, racontera Allison en 2010 dans une interview à The A.V. Club. Un soucis qu’être blanc dans l'univers du blues ? Je n'avais pas de problème jusqu'à ce que j'arrive à New York. C'est là que tout le monde a commencé à me dire que je ne pouvais pas faire ce que je faisais… »
Amateur du blues de Memphis Minnie et Tampa Red qu’il écoute dans le jukebox de la station-service qui fait face à sa maison, Mose Allison avait attaqué le piano dès l’âge de cinq ans. Il tripote également la trompette et écrit ses premières chansons à treize ans. Après ses études, ce fan de Nat King Cole part s’installer à New York en 1956, entamant sa carrière de jazzman aux côtés de pointures nommées Stan Getz, Gerry Mulligan, Al Cohn, Zoot Sims et Phil Woods. L’année suivant, il publie son premier album sur le label Prestige avec Taylor LaFargue à la contrebasse et Frank Isola à la batterie : Back Country Suite.
Avec le contrebassiste Addison Farmer et le batteur Nick Stabulas, il forme un trio à compter de 1958. Allison devra tout de même encore patienter avant que son label ne l’autorise à sortir un disque chanté. En 1963, le bien nommé Mose Allison Sings réunit enfin des chansons de ses idoles Sonny Boy Williamson (Eyesight To The Blind), Jimmy Rogers (That's All Right) ou bien encore Willie Dixon (The Seventh Son). Au milieu de ces reprises brille ce qui deviendra l'une de ses chansons les plus populaires : Parchman Farm. En fait un tube inspiré de la chanson du même nom de Bukka White que reprendront même des groupes de rock comme Blue Cheer, Hot Tuna et Cactus ou bien encore John Mayall ! Prestige essayera sans succès de faire de Mose Allison une star du marché pop, Columbia et Atlantic tentant plus tard de le ranger comme artiste blues. « Dans le Sud déclarera-t-il non sans humour dans une interview accordée au magazine Downbeat en 1958, je suis considéré comme un pianiste de bebop. Alors qu’à New York, on dit que je suis un joueur de country blues-folk ! En fait, je pense être ni l’un, ni l’autre. Peut-être que je suis un peu des deux. »
Étonnamment, c’est en Angleterre que l’aura de Mose Allison décollera. Là-bas, en tournée dans les années 60, les jeunes groupes de rock découvrent sa musique qu’ils reprennent ! Ainsi, les Who revisitent Young Man Blues qui devient un de leurs tubes. Toujours en Grande-Bretagne, les mods en feront même l'une de leurs idoles ! Sans oublier Jimi Hendrix, les Rolling Stones, Tom Waits, les Yardbirds, John Mayall, J. J. Cale ou bien encore Georgie Fame (pour qui Allison était plus important que Bob Dylan) qui le citeront comme une influence. Plus tard, Look Here sera repris par les Clash et Leon Russell revisitera Smashed!. Même Frank Black des Pixies dira que la chanson Allison sur l’album Bossanova était un hommage à Mose Allison !
En 1996, Van Morrison lui consacre un album, Tell Me Something: The Songs of Mose Allison, sur lequel il l’invite à chanter à ses côtés avec également Georgie Fame et Ben Sidran. En 2010, Mose Allison avait publié ce qui restera comme son dernier disque, The Way Of The World, son premier album studio en douze ans, produit par Joe Henry pour le label ANTI... Mose Allison décède le 15 novembre 2016 à Hilton Head, en Caroline du Sud. © MZ/Qobuz
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