Funkadelic

Free Your Mind...And Your Ass Will Follow, autrement dit : « Libère ton esprit et les fesses suivront ». Ce n'est pas seulement l'un des meilleurs titres d'albums, c'est l'un des meilleurs albums de son époque dont il s'agit.La bande Funkadelic tape un grand coup de pied dans la fourmillière du rock psychédélique et de la soul pour en faire ressortir les idées et les audaces les plus folles depuis Jimi Hendrix et Sly and the Family Stone. L'album est un concentré de rythmes chaloupés et musclés appris dans le funk de James Brown, et de riffs et soli de guitare acides tout sur chacun de ses six titres.Les dix minutes de « Free Your Mind... » ou le torride « I Wanna Know If It's Good to You » emmènent l'auditeur vers des sommets cosmiques. Les claviers de Bernie Worrell et la guitare d'Eddie Hazel, héros méconnu de la six-cordes, croisent le fer sur « Funky Dollar Bill ».Cela ne suffit pas à décrire l'un des albums les plus excitants de son temps, par l'un des groupes les plus délirants jamais rencontrés. © ©Copyright Music Story Loïc Picaud 2015

Il était temps de boucler cette boucle. Depuis trente ans, tous les musiciens électroniques de Detroit appuient à longueur d’interviews sur l’importance de Parliament-Funkadelic, le(s) groupe(s) de George Clinton, dans la constitution de la scène du Michigan. Derrick May avait d’ailleurs mis dans le mille avec sa célèbre analogie : « La techno, c’est George Clinton et Kraftwerk coincés dans un ascenseur avec un séquenceur. » C’est une figure de la scène de Detroit, Brendan M. Gillen, alias BMG (membre du groupe pionnier Ectomorph et du label Interdimensional Transmissions), qui s’est chargé de relier les points avec cette compilation Funkadelic Reworked By Detroiters, et son fabuleux casting, parue sur Westbound Records. Le label historique de Funkadelic a choisi de mettre en avant le titre Cosmic Slop, revisité par Moodymann, artiste symbole de la diversité de la Motor City, ville des Stooges, de la Motown, d’Aretha Franklin, de Juan Atkins et Jack White. Le producteur lunatique a choisi de doubler la longueur de ce moment de plaisir chanté par Garry Spider, et un des titres les plus populaires du groupe. L’album éponyme dont il est extrait, paru en 1973, fut pourtant un échec commercial mais le premier à faire figurer l’artwork emblématique et lubrique de l’illustrateur Pedro Bell. Le remix d’Amp Fiddler était aussi particulièrement attendu. L’ancien clavier de George Clinton est un de ceux qui a unifié les générations de Detroit, en faisant découvrir la MPC à J-Dilla, future majeure du hip-hop, qu’il faisait jammer chez lui avec le DJ de house Andrés. Fiddler a repris Let’s Take It To The Stage (dans laquelle Parliament tacle les autres stars de l’époque, Earth, Wind & Fire, renommé Earth, Hot Air & No Fire, ou Kool & The Gang, devenu Fool & The Gang), avec un modèle de beat funk bien serré. Andrés, quant à lui, a récupéré la partie la plus mélodique de Music For My Mother tandis qu’Underground Resistance revisite le même morceau sous un angle différent, en s’attachant à sa rythmique robotique. On y retrouve également Recloose ou Claude Young Jr – le seul à tenter le “club mix” sur You And Your Folks –, mais le plus éloquent sur cette compilation, ce sont les noms des absents. Theo Parrish, Carl Craig et Waajeed (fondateur du groupe de hip-hop Slum Village) ont tous travaillé sur un remix avant de décider de ne pas les présenter car ils n’avaient pas « le niveau requis face à l’héritage de Funkadelic ». © SB/Qobuz