Eyo'Nlé Brass Band

Pour la fanfare Eyo’nlé, tout part d’une histoire de famille. Les frères Ahouandjinou décident, dans les années 1990, de rejoindre ensemble un Big Band amateur dans la capitale béninoise, Cotonou. Ils y font le tour de nombreux studios et clubs de la ville et restent au contact des musiciens de l’époque, perfectionnant leur technique. Aussi, leur père Henri Ahouandjinou, ancien chef d’orchestre de gendarmerie nationale, leur inculque un sens du rythme, notamment le massè-gohoun popularisé par Yédenou Adjahoui et qui fait vibrer Porto-Novo, ville où s’épanouit la famille. Quand le groupe dont ils faisaient partie en vient à se séparer, c’est donc naturellement que Mathieu Ahouandjinou et ses frères souhaitent poursuivre et créent leur propre formation, la Fanfare Eyo’nlé. Par celle-ci, ils espèrent changer l’image militaire des fanfares jusqu’alors présentes en voulant innover et construire un style puisant dans les musiques traditionnelles propres aux traditions vaudou, goun, yoruba et torri. Surtout, l’ambition de la troupe est d’exporter ce riche patrimoine en dehors du Bénin, où la musique traditionnelle n’est pas au goût du jour. D’un nombre de huit, les musiciens voyagent aux Burkina-Faso, au Togo ou au Nigéria, puis arrivent en France pour la première fois en 2005. Ils se produisent sur le territoire, dans la Creuse ou dans le Jura, où Eyo’nlé est couronnée à la Coupe du Monde des fanfares en 2011 et en 2017. Une rencontre et une amitié avec Les Ogres de Barback les mène à Paris, où ils présentent la musique béninoise à l’Olympia et à la Fête de l’Huma. Entre temps, la fanfare Eyo’nlé accumule suffisamment de productions pour enrichir une discographie personnelle. En 2014 paraît African Night puis en 2015 Empreinte du Père, témoin de l’héritage familial, dans lequel leurs morceaux inspirés du blues et des musiques traditionnelles béninoises côtoient reprises de Georges Brassens ou Serge Gainsbourg, et enrichissent la palette sonore de la chanson française.