Symphonie n°2 - Sonate pour piano n°2

Chronique

Triste destin que celui de ce compositeur autrichien mort suicidé, le 31 mars 1944, lors de son transfert au sinistre camp de Auschwitz-Birkenau par les nazis qui avaient découvert l'ascendance juive de son grand-père. Marcel Tyberg était né à Vienne en 1893 au sein d'une famille de musiciens, son père était violoniste et sa mère pianiste, amie d'Arthur Schnabel. Le jeune homme apprend la musique au sein du clan familial et se lie d'amitié avec le fameux violoniste Jan Kubelik, puis avec son fils, Rafael qui deviendra le grand chef-d'orchestre resté dans nos mémoires. A la mort de son père, Tyberg et sa mère vont vivre à Abbazia (aujourd'hui Opatija en Croatie) où il compose de la musique légère (valses, tangos) sous le pseudonyme de Till Bergmar. Parallèlement il écrit de la musique "sérieuse" et complète aussi le scherzo et le finale de la Symphonie Inachevée de Schubert. Sa musique est celle d'un nostalgique du romantisme. Complètement décalée des mouvements modernistes qui commencent à bouleverser l'ordre tonal, elle doit à la fois à Brahms et à Bruckner et possède une force expressive remarquablement mise en valeur sur cet album consacré à sa Symphonie N° 2 (créée dans les années 30 par son ami Rafael Kubelik et l'Orchestre Philharmonique Tchèque), et à sa Sonate pour piano N° 2 jouée ici par Fabio Bidini avec une grande force dramatique. FH