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King Crimson|Red (Expanded & Remastered Original Album Mix)

Red (Expanded & Remastered Original Album Mix)

King Crimson

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Le titre claque comme un coup de fouet : rouge, zone d’alerte maximale du compteur (figurant très clairement au dos de la pochette, l’aiguille flirtant avec la graduation extrême, quand le bolide va trop vite, l’embardée fatale menaçant à chaque virage, et que l’on pressent, les freins à la limite, sauf à utiliser au plus vite le siège éjectable, ne pas devoir sortir indemne du crash final). C’est, sans conteste possible, le sentiment hantant en cette fin d’année 1974 le maestro Fripp qui, sentant proche la mort des dinosaures du prog (il est un des premiers à employer cette expression qui fera date) et la fin donc d’une époque, décide de quitter le devant de la scène pour se consacrer (et ceci, on s’en apercevra bien plus tard, pour longtemps) à des travaux plus confidentiels, sans laisser à personne d’autre que lui-même le soin d’immoler sa créature (qui ne le satisfait donc plus vraiment), mais sans manquer non plus l’occasion de lui rédiger le plus noir des codicilles testamentaires.

Car ce dernier album, avant fort longtemps, est bien l’œuvre au noir de King Crimson, d’un King Crimson ramassé sur ses forces vives (David Cross vient de claquer la porte et on ne laissera même pas le temps à Ian Mac Donald de retrouver sa place comme prévu), réduit donc à un trio en guise de symbole de sa disparition programmée, et en fait déjà effective à la sortie de l’album, structure lui permettant de décupler la véhémence de ses sombres ardeurs (on sait à quel point dans le rock en général, mais dans le rock progressif aussi, c’est ce type de formation qui permet la plus totale et dévastatrice cohésion), quand bien même les participations moins que négligeables des deux sus-nommés et autres partenaires d’antan (Mel Collins en particulier), permettent, pour autant, le bilan fastueux d’une aventure musicale pour le moins exceptionnelle.

Et la pochette là non plus ne fait pas dans le mystère : noir pour noir, tout y est noir, à l’exception du titre coloré comme il se doit, et ce n’est pas le vague sourire ornant les lèvres de John Wetton qui peut faire oublier le rictus fermé et le regard dur et obstiné du maître, dont le visage, à l’instar des deux autres, affrontant en gros plan l’objectif, est plongé dans un sombre et éclairant contre-jour.

Inutile de dire que les atmosphères élégiaques et mélancoliquement nostalgiques (même si un romantisme sombre s’inscrit toujours en filigrane) se font de plus en plus passagères. Et si les deux réelles mélodies éclairant l’album sont toujours aussi poignantes et magnifiquement timbrées par la voix chaude et sur l’instant (mais jamais très longtemps) rassurante de John Wetton, elles le cèdent donc à chaque fois très rapidement aux contrées arides et inquiétantes que l’animal blessé fréquente avec toujours plus d’angoissante assiduité. Avec cette différence qui caractérise en quelque sorte les deux faces de l’album.

Pour « Fallen angel » (première face où la formule trio donne toute sa puissance hallucinée) elle cède la place à un riff énergique, épais, obsédant et pourtant mélodique, entraîné par la batterie virevoltante du fantastique Bill Bruford où la guitare frippienne moins tranchante qu’à l’accoutumée se fond avec la basse de Wetton en un tellurique amalgame sonore sur lesquels s’époumonent désespérement John Wetton et le cornet dissonant de Marc Charig. Et «Red» en début de face (un pur instrumental uniquement composé par Fripp) et son riff étouffant, cahotique, et obsessionnel à peine interrompu par une brève et lugubre accalmie, ouvre plus que magistralement le bal de ce rock âpre et violent, d’une noire intelligence et d’une exceptionnelle profondeur, habité par cette sombre et farouche prégnance qui le fait ressembler à une sorte de heavy-metal métaphysique, repris avec encore plus d’intensité, si c’était possible, par «One more red nightmare» (au titre plus que bien choisi) et son solo de saxophone déchiré, pour clore une des page les plus virulement torturées de l’œuvre crimsonienne.

Quant à «Starless» (deuxième face où les chemins d’une expérimentation visionnaire sont de nouveau plus que magistralement explorés) qui suit «Providence» un pur, énigmatique et totalement déstabilisant instrumental, où s’illustre une dernière fois avant son départ définitif, plus crispant que jamais, le violon de David Cross, c’est à un de ces formidables crescendos (construit autour d’une boucle de guitare torturante à souhait, déflagration circulairement entre-retenue) dont le groupe a le secret que le mélodie (installée dans un premier temps sur de splendides et majestueuses nappes de mellotron) cède la place (avant que de ré-émerger du chaos, irréelle et superbe, au final) pour une pièce qui, à l’instar de « Lark’s tongue in aspic part 2 » et « Fracture » sur les albums précédents, emmène l’auditeur aux confins du jazz, de la musique contemporaine, dans une sarabande sonore toujours réinventée, d’une tension d’une insoutenable densité, où sont convoqués dans un apothéotique final tous les pouvoirs incantatoires du roi pourpre, laissant pantois et décomposé celui qui l’écoute pour la première fois, regrettant comme Bill Bruford que l’aventure ne se prolonge pas plus longtemps, mais convaincu d’avoir entendu une des les plus grandes œuvres que, toutes tendances confondues, le rock ait jamais produites.
© ©Copyright Music Story Eva John 2017

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Red (Expanded & Remastered Original Album Mix)

King Crimson

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Red
00:06:15

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2
Fallen Angel
00:06:03

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3
One More Red Nightmare
00:07:10

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4
Providence
00:08:10

King Crimson, MainArtist

2014 Robert Fripp 2014 Robert Fripp

5
Starless
00:12:24

King Crimson, MainArtist

2014 Robert Fripp 2014 Robert Fripp

6
Improv: A Voyage To The Centre Of The Cosmos [Bonus Track]
00:14:58

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7
Improv: Providence (full version) [Bonus Track]
00:10:01

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8
Starless (live in Central Park) [Bonus Track]
00:12:03

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2014 Robert Fripp 2014 Robert Fripp

Chronique

Le titre claque comme un coup de fouet : rouge, zone d’alerte maximale du compteur (figurant très clairement au dos de la pochette, l’aiguille flirtant avec la graduation extrême, quand le bolide va trop vite, l’embardée fatale menaçant à chaque virage, et que l’on pressent, les freins à la limite, sauf à utiliser au plus vite le siège éjectable, ne pas devoir sortir indemne du crash final). C’est, sans conteste possible, le sentiment hantant en cette fin d’année 1974 le maestro Fripp qui, sentant proche la mort des dinosaures du prog (il est un des premiers à employer cette expression qui fera date) et la fin donc d’une époque, décide de quitter le devant de la scène pour se consacrer (et ceci, on s’en apercevra bien plus tard, pour longtemps) à des travaux plus confidentiels, sans laisser à personne d’autre que lui-même le soin d’immoler sa créature (qui ne le satisfait donc plus vraiment), mais sans manquer non plus l’occasion de lui rédiger le plus noir des codicilles testamentaires.

Car ce dernier album, avant fort longtemps, est bien l’œuvre au noir de King Crimson, d’un King Crimson ramassé sur ses forces vives (David Cross vient de claquer la porte et on ne laissera même pas le temps à Ian Mac Donald de retrouver sa place comme prévu), réduit donc à un trio en guise de symbole de sa disparition programmée, et en fait déjà effective à la sortie de l’album, structure lui permettant de décupler la véhémence de ses sombres ardeurs (on sait à quel point dans le rock en général, mais dans le rock progressif aussi, c’est ce type de formation qui permet la plus totale et dévastatrice cohésion), quand bien même les participations moins que négligeables des deux sus-nommés et autres partenaires d’antan (Mel Collins en particulier), permettent, pour autant, le bilan fastueux d’une aventure musicale pour le moins exceptionnelle.

Et la pochette là non plus ne fait pas dans le mystère : noir pour noir, tout y est noir, à l’exception du titre coloré comme il se doit, et ce n’est pas le vague sourire ornant les lèvres de John Wetton qui peut faire oublier le rictus fermé et le regard dur et obstiné du maître, dont le visage, à l’instar des deux autres, affrontant en gros plan l’objectif, est plongé dans un sombre et éclairant contre-jour.

Inutile de dire que les atmosphères élégiaques et mélancoliquement nostalgiques (même si un romantisme sombre s’inscrit toujours en filigrane) se font de plus en plus passagères. Et si les deux réelles mélodies éclairant l’album sont toujours aussi poignantes et magnifiquement timbrées par la voix chaude et sur l’instant (mais jamais très longtemps) rassurante de John Wetton, elles le cèdent donc à chaque fois très rapidement aux contrées arides et inquiétantes que l’animal blessé fréquente avec toujours plus d’angoissante assiduité. Avec cette différence qui caractérise en quelque sorte les deux faces de l’album.

Pour « Fallen angel » (première face où la formule trio donne toute sa puissance hallucinée) elle cède la place à un riff énergique, épais, obsédant et pourtant mélodique, entraîné par la batterie virevoltante du fantastique Bill Bruford où la guitare frippienne moins tranchante qu’à l’accoutumée se fond avec la basse de Wetton en un tellurique amalgame sonore sur lesquels s’époumonent désespérement John Wetton et le cornet dissonant de Marc Charig. Et «Red» en début de face (un pur instrumental uniquement composé par Fripp) et son riff étouffant, cahotique, et obsessionnel à peine interrompu par une brève et lugubre accalmie, ouvre plus que magistralement le bal de ce rock âpre et violent, d’une noire intelligence et d’une exceptionnelle profondeur, habité par cette sombre et farouche prégnance qui le fait ressembler à une sorte de heavy-metal métaphysique, repris avec encore plus d’intensité, si c’était possible, par «One more red nightmare» (au titre plus que bien choisi) et son solo de saxophone déchiré, pour clore une des page les plus virulement torturées de l’œuvre crimsonienne.

Quant à «Starless» (deuxième face où les chemins d’une expérimentation visionnaire sont de nouveau plus que magistralement explorés) qui suit «Providence» un pur, énigmatique et totalement déstabilisant instrumental, où s’illustre une dernière fois avant son départ définitif, plus crispant que jamais, le violon de David Cross, c’est à un de ces formidables crescendos (construit autour d’une boucle de guitare torturante à souhait, déflagration circulairement entre-retenue) dont le groupe a le secret que le mélodie (installée dans un premier temps sur de splendides et majestueuses nappes de mellotron) cède la place (avant que de ré-émerger du chaos, irréelle et superbe, au final) pour une pièce qui, à l’instar de « Lark’s tongue in aspic part 2 » et « Fracture » sur les albums précédents, emmène l’auditeur aux confins du jazz, de la musique contemporaine, dans une sarabande sonore toujours réinventée, d’une tension d’une insoutenable densité, où sont convoqués dans un apothéotique final tous les pouvoirs incantatoires du roi pourpre, laissant pantois et décomposé celui qui l’écoute pour la première fois, regrettant comme Bill Bruford que l’aventure ne se prolonge pas plus longtemps, mais convaincu d’avoir entendu une des les plus grandes œuvres que, toutes tendances confondues, le rock ait jamais produites.
© ©Copyright Music Story Eva John 2017

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