Lennie Tristano Featuring Lee Konitz

Chronique

Quand Lennie Tristano enregistre cet album sans titre pour le label Atlantic en 1955, sa carte de visite est celle d’un musicien surdoué, sacré « Meilleur pianiste » sept ans auparavant, mais aussi intransigeant que révolutionnaire dans l’approche du style be bop. Il est l’un des premiers à contribuer à l’éclosion du free jazz, avec un art particulier hérité de sa formation classique.



Dans son propre studio, Trisano élabore la trame de cet enregistrement avec un contrebassiste, Gene Ramey, et un batteur, Art Taylor (et quelques interventions de Lee Konitz) avant d’apposer sa touche pianistique puis de nouer et dénouer le résultat des séances dans un savant montage de bande magnétique. Il ralentit notamment la vitesse d’exécution de son instrument, décidant ensuite d’accelérer à discrétion ses improvisations au moment du pressage. Le résultat est surprenant sur les pièces majeures du disque que sont « Line Up » et « East Thirty Second ».



De telles pratiques peu orthodoxes ne vont pas sans ternir sa réputation dans les cercles autorisés du jazz. Peu importe pour son auteur qui récidivera d’une magnifique façon avec The New Tristano en 1962.








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