Jim Franklin: Songs from the Lake

Chronique

La nature de l’œuvre, et de cet enregistrement, est délibérément performative. La shakuhachi, une flûte de bambou dont la simplicité d’apparence trompeuse recouvre en fait un instrument physiquement très exigeant, intervient dans tous les mouvements. Cette flûte ainsi que la combinaison shakuhachi / électronique live (c’est à dire avec une transformation électronique du son de la shakuhachi en temps réel), ont été réalisées simultanément par un seul interprète (moi-même), et enregistrées par séquences sonores intégrales, sans aucune prise de son de l’électronique seule, et, généralement, en mixage stéréo direct. Le résultat final est véritablement identique à la manière dont les pièces sont données en concert, et s’évertue à reproduire les nuances (et les inévitables « imperfections ») de l’interprétation en temps réel, au contraire de la perfection (apparente et souvent « désincarnée ») d’une construction sonore réalisée en studio. Dans certains mouvements, tous les instruments, y compris les ressources électroniques additionnelles autres que la transformation live de la shakuhachi, ont été joués et enregistrés par un seul exécutant (shakuhachi et thérémine / électronique live dans Ripples ; shakuhachi / électronique live et Haken ContinuuMini dans Surface Trace). Même là ou plusieurs synthétiseurs étaient utilisés, les techniques multipistes ont été réduites à leur minimum. Par exemple, les techniques de synthèse complexes de Mirrored Depths n’ont été enregistrées que sur deux couches (mixages stéréo en temps réel, avec partiellement ajout d’éléments séquencés réalisés durant l’interprétation, plutôt que réalisés note à note). © Jim Franklin/Neos Music