High Hopes

Bruce Springsteen

Paru le 13/01/2014 chez Columbia
Artiste principal : Bruce Springsteen
Genre : Rock
Distinctions :

Disponible en

24-Bit 44.1 kHz - Stereo

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Il est probable que le plus difficile pour des artistes du calibre et de la dimension de Bruce Springsteen, est de continuer à sortir à intervalles plus ou moins réguliers des disques toujours décents. En général, le temps des chefs d'oeuvre ne survit pas aux premières années d'un artiste et Bruce Springsteen en est à son dix-huitième album studio en quarante et quelques années de carrière. Certains comme Bob Dylan y réussissent fort bien, d'autres comme les Rolling Stones ont plongé depuis longtemps dans d'insondables abîmes.

Bruce Springsteen a certainement une filiation dylanienne plus marquée qu'il n'y paraît, étant donné qu'il reste capable de surprendre aussi bien dans le bon que dans le mauvais sens. C'est ce qui fait la force du « Boss » depuis toujours, il est peut être là où on ne l'attend pas. Ainsi, High Hopes est un album totalement atypique dans sa discographie. Alors que d'habitude les albums de Bruce Springsteen forment un tout cohérent, presque thématique, High Hopes est un album composite.

C'est aussi la première fois qu'un autre artiste, en l'occurrence Tom Morello de Rage Against the Machine, a une telle importance sur un album du héros du New Jersey. La genèse de High Hopes vient en effet de l'intérim assuré par le guitariste sur la tournée Wrecking Ball Tour en 2013, pendant que Steven Van Zandt était occupé à tourner dans la série norvégienne décalée Lillyhammer . Tom Morello a visiblement agi comme un détonateur sur Bruce Springsteen qui s'est soudain senti rajeunir.

Le fait d'avoir revisité d'anciennes chansons de son répertoire et plus encore d'avoir choisi deux reprises inattendues, montre bien l'état d'esprit dans lequel étaient plongés les deux hommes lors des différentes sessions qui ont conduit à l'album. La présence de « Just Like Fire Would » de The Saints s'explique par le fait que les enregistrements ont débuté en Australie et qu'il a dû leur sembler naturel de rendre hommage à l'immense et méconnu Chris Bailey. Plus inexplicable, la reprise de « Dream Baby Dream » des pionniers de l'electro rock, Suicide, ne fait que pointer du doigt les envies du duo éphémère de se retourner vers la fin musicalement mouvementée des années 1970.

Ajoutons un « The Ghost of Tom Joad » qui donne encore plus le frisson dans cette nouvelle version ou l'énergie de « High Hopes » à faire passer les dernières productions neo-soul ou rap dance pour des toux cacochymes en regard de celle naturellement sécrétée par Bruce Springsteen lorsqu'il est aux commandes de son E. Street Band. Pas de nouvelles chansons donc mais des réenregistrements de grande classe ou des chutes de précédents albums exploitées dans la fièvre du moment, comme l'émouvant « The Wall ».
High Hopes est instinctif, incisif, c'est un disque qui ne se pose pas de questions existentielles ou ne vise un but bien défini. Un album de rock, de plaisir, de partage et de communion. Un moment précieux de spontanéité et le témoignage d'une rencontre qui devait avoir lieu.
©Copyright Music Story 2016

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