Chansons d'amour... et de haine

Chronique

Certes, ce Merlot, en bouche, n’est pas nouveau ! Le discours et « les rimes de banlieusard » ont un goût d’Anis (en particulier si l’on met en parallèle le titre « 94 » de Merlot avec « Cergy » de l’album La Chance du chanteur de Pontoise). Le personnage décomplexé, dragueur et amoureux des bonnes choses évoque Camille Bazbaz (qui évolue, lui aussi, en solo après s’être illustré au sein d’un groupe dans les années 1980). La gouaille et la dérision autobiographique de « Mon Flingue » et de « Loser » chatouillent les sens des amateurs du phrasé hip-hop de Java et plus récemment de R-Wan (chanteur lui aussi échappé du groupe).



Merlot veut être à la fois agitateur et populaire et n’est pas décidé à garder ce plan secret, puisqu’on le surprend ici en flagrant délit d’hommage (pas forcément des plus réussis, dommage) à Boby Lapointe avec sa version reggae de « Ca va ça vient ».



Il s’agit simplement de chansonnettes à fredonner sur des airs de hip-hop, de jazz, de folk. Mais il n’en faut pas plus à Merlot pour parvenir à ses fins : s’insinuer dans nos têtes l’air de rien, avec légèreté souvent (« Sexe et marijuana ») et gravité parfois (« A louer »). Personne n’en attendait moins, étant donné l’héritage du trublion trentenaire.



Un premier essai intéressant qui enfonce, à coups de démagogie inévitable, certaines portes déjà ouvertes mais qui trouve aussi quelques sorties originales, car personnelles. Dans un titre comme « Un ami », difficile de ne pas voir que Merlot se met à nu. C’est davantage la sincérité de ces douze histoires, que les papilles délicates auront relevée.







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